Semi-marathon de Vincennes Octobre 2017

Une fois n'est pas coutume, mon inscription à ce semi était uniquement du au fait qu'il rentrait parfaitement dans mon plan d'entraînement sur 12 semaines en vue de participer au marathon de La Rochelle le 16 Novembre prochain.

Il y a déjà bien longtemps que je ne cours plus sur des grosses courses populaires (exceptions faites pour les marathons justement) telles que les 20km de Paris, Paris-Versailles et autres, tant le monde toujours plus nombreux sur ce type d'épreuves, courant en masse compacte quasi tout du long du parcours, me fait regretter à chaque fois d'y avoir pris part. 

Ce semi aura clairement confirmé ce sentiment . Evidemment si je courais  plus vite aussi je serais devant avec les élites et nulle gène alors, mais à bientôt 55 ans il y a longtemps que je ne reçois plus de dossards préférentiels ! 

Bref, la veille je pars tranquillement à vélo rejoindre l'Esplanade Saint-Louis derrière le Château de Vincennes  afin d'aller chercher mon dossard. Comme je compte m'y rendre par le même moyen de transport le jour J ,ce qui sera un bon moyen d'arriver déjà échauffée, je calcule ainsi le temps qu'il me faut pour rouler ces 20 km depuis ma banlieue nord. 1h15 pile poil.

J'arrive en début d'après-midi, il y a très peu de monde et je reçois mon dossard rapidement (rose : "Octobre rose" mois dédié à la lutte contre le cancer du sein) ainsi qu'un très joli t-shirt, pour une fois A MA TAILLE !

Le départ de la course étant à 10h je pars de chez moi à 8h juste avant le lever du jour, et c'est parti pour une petite virée à travers l'est parisien jusqu'à Vincennes. Il ne pleut pas malgré le ciel menaçant mais le vent souffle à plus de 50 km/h. 

J'arrive à 9h15 comme prévu. Je me change dans les bois à l'abri des regards, puis dépose mon sac (transparent, plan Vigipirate oblige) à la consigne. Pas de nouvelles de mes copains de club Fred et Jérôme qui doivent venir à moto. Tant pis, je pars trottiner un peu car le vent est glacial et que j'ai totalement oublié de me munir d'un sac poubelle pour me tenir au chaud. J'ai hâte que les coureurs commencent à rentrer dans les sas afin de m'y glisser aussi et de bénéficier de leur protection façon pingouins ! 

Je me suis inscrite dans le sas de 1h45(chrono estimé) et mes amis aussi mais en fait le côté droit de la chaussée est réservé aux dossards aux numéros impairs où je suis, et de l'autre côté sont les dossards pairs où ils doivent certainement se trouver ... Deux arches de départ donc qui se rejoignent dés le premier virage quelques mètres plus loin.

Une jeune homme me fait une gentille réflexion à propos de ma casquette "marathon de Paris" à l'ancien logo et qui lui fait dire "respect": heureusement qu'il n'a pas rajouté "la vieille" !!! L'année de mon premier MDP il devait avoir à peine 10 ans ...

Envie de pipi, comme d'hab' : mais pas de sac poubelle pour me cacher ! Je m'auto persuade que cette envie n'est que purement psychologique, pourtant je ne stresse pas mais j'ai bien envie d'entendre le starter du départ ! Il est 10h passés et nous sommes toujours là à piétiner sur les pavés.

Au coup de feu libérateur ça part vite, normal. Malgré mon échauffement je suis un vrai diesel et peine à me mettre en route. Le meneur d'allure, Renaud, de la bande des meneurs de mon copain Cyril Vigneau me rattrape. Un énorme wagon de coureurs l'entoure. Je décide de me laisser mener pour une fois. Je regarde ma montre sur laquelle je n'ai programmé que ma vitesse moyenne et ma vitesse à l'instant T. Nous sommes à 12,2 km/h. Je sais d'avance que je ne tiendrai pas ce rythme mais je tente de suivre tant bien que mal.

Cyril et Renaud

Nous rentrons dans le Bois de Vincennes, j'espère que la route va un peu s'élargir, mais non. Je  cours dans un paquet de monde et je fais gaffe à ne pas trébucher, ni à me faire trébucher ! Je ne regarde que mes pieds et ceux des autres ... Entre les coureurs qui zigzaguent, ceux qui tentent de doubler en jouant des coudes, ceux qui sont déjà à 2 à l'heure (ceux là je les maudis : ils n'ont choisi le sas de départ que pour partir plus en avant , grrrrr) et ceux qui piquent un sprint, je suis encore plus vigilante que lorsque je roule en peloton sur la boucle de Longchamp !

Et je fais bien car à deux reprises on va me marcher sur les talons (comme Fred à Copenhague) et paf, je vois une jeune femme s'étaler de tout son long sur le bas côté certainement victime d'un croche pied involontaire ... 

Il y a du y avoir d'autres chutes car à deux ou trois reprises des coureurs lèvent les bras signalant un gros ralentissement. A un moment donné on est presque à l'arrêt, et ce n'est pas à cause du premier ravitaillement encore loin (5km).

Mis à part l'étroitesse des allées et les nombreux virages qui obligent à la relance, le parcours est plutôt agréable. J'ai perdu Renaud définitivement mais je l'aperçois encore parfois au détour d'un tournant. Le premier ravitaillement arrive au km 5, je ne m'y arrête pas, courant en auto-suffisance comme à mon habitude. Mais du coup je remonte sur le meneur d'allure qui lui attend ses ouailles. En fait il court à un rythme un peu plus rapide que 12km/h afin de tenir cette moyenne en tenant compte des mini arrêts "aux stands" (tous les 5km).

La route ne s'élargira un peu plus qu'après le km 7. Et encore ... pas jusqu'à la fin. 

A chaque kilomètre marqué sur la route je regarde ma montre qui indique toujours ma moyenne de 12 km/h. Au 13ème je craque un peu. Mais je me ressaisis et je me dis, "allez je tiens encore jusqu'au km 15 et ensuite j'avise", et puis rebelote après le 15ème.

Je n'ai mal nul part, mon souffle est bon, j'ai juste l'impression de courir dans un faux plat montant continu alors que nous ne sommes que sur du plat, tant mes cuisses sont dures.

Au 20ème je panique un peu. Je sens mon corps de plus en plus oscillant signe de fatigue XL et ma moyenne est tombée à 11,9 km/h. C'est idiot mais ça me met en rage contre moi même, ce chiffre n'est pas rond, je ne me suis pas fait violence 20 bornes pour arriver au dessus de 1h45 ! 

Du coup je relance tant bien que mal. Je cours telle la Tour de Pise, mais je cours.

Quelques mètres avant l'arrivée Renaud s'est arrêté pour tous nous féliciter et nous encourager dans nos efforts ultimes : bel état d'esprit !!!

Mes efforts ont payé, je passe la ligne d'arrivée sous la barre des 1h45 ! YES !

Le vent, qui nous aura accompagné tout du long, parfois de face, latéral, et de dos heureusement dans la dernière ligne droite, est plus que glacial.

Une fois ma médaille récupérée, je ne m'arrête pas au ravitaillement proposé et file directement faire la queue pour récupérer mes affaires laissées à la consigne.

Là je ne pige pas vraiment la logique de l'organisation. Il semble que l'on nous ait accordé un numéro de dossard en fonction du chrono que nous estimions réaliser, soit, mais du coup je suis avec tous les coureurs en 1h45 environ  dans la même file à attendre nos sacs, alors que les autres points de réception des sacs sont vides (2h et plus).

Malgré la gentillesse et l'efficacité des bénévoles je patienterai plus de 20mn avant de récupérer mes vêtements de rechange ce qui me vaudra un beau mal de gorge le lendemain.

Pas une goutte de pluie, la chance. Une fois changée et téléphone récupéré je constate que je n'ai pas de news de mes copains de club.

Je retrouve par hasard le jeune homme du départ. Il est ravi, chrono de 1h36 lui qui n'avait jamais couru sous les 1h48 !!! Il me dit " en plus je n'avais presque pas dormi de la semaine car je me suis fait plaquer dimanche dernier"  Heu....que répondre ?  Je le félicite et lui souhaite bon courage pour la suite, mais vu sa bouille il ne va rester célib' très longtemps ! lol 

Je ne m'attarde pas, remonte sur mon vélo et rentre TRÈS péniblement jusqu'à chez moi. Je n'ai plus de jambes et le vent s'obstine à me coller au bitume.

Je rentre enfin mais avec un début de crise d’hypoglycémie vite contrée par un bon déjeuner !

La médaille est très jolie, mais regagnera quand même la cantine aux trophées au fond de la cave.