Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 juin 2011 5 10 /06 /juin /2011 21:10

gendarmes et voleurs

 PARCOURS-65KM-INTERNET-2011.gif

Vendredi 10 juin

J-2... A quelques heures du départ pour le Limousin je n'en mène pas large ... Pourtant je pense m'être bien préparé physiquement. J'ai suivi un plan d'entraînement élaboré pour les trails au delà de 50 km depuis 3 mois à raison de 6 séances par semaine avec de la qualité (seuil, vma, côtes) et de la quantité (sorties longues, rando-courses de 3 à 6h) le tout avoisinant les 90 km/semaine. J'ai testé mon matériel de course et mon équipement durant les entraînements.

Premier hic : je me suis entraînée sous la chaleur, avec visière et débardeur, et depuis quelques jours les températures chutent et des averses sont annoncées pour Dimanche. Je m'habille comment moi du coup ? T-shirt à la place du débardeur, casquette à la place de la visière, et ensuite ? Coupe vent super léger et légèrement imperméable (malheureusement même de l'intérieur ... = sauna) ou manchons de bras lorsque je commencerai à avoir froid ? Je pense opter pour cette dernière solution car avec la fatigue je deviens vite sensible au froid, et puis je peux les retirer facilement et les nouer autour de la taille. Certes, mais je n'ai pas testé ceci durant mes entraînements et ce petit grain de sable à ma préparation bien huilée m'ennuie profondément.

Second hic : à courir deux lièvres à la fois (mon triathlon cf. articles précédents) j'en ai oublié de m'intéresser à un "détail" crucial de ce trail, à savoir son dénivelé. Et ce n'est qu'une fois le triathlon d'Enghien derrière moi et parce qu'un collègue du casino me le demandait, que je suis enfin allée voir quel profil nous attendait dans le Limousin. Le Limousin que je saches ce n'est pas les Alpes ! Et pourtant ... Quelle ne fut ma surprise, que dis-je, ma stupéfaction de réaliser que 3318 mètres de dénivelé positif nous attendaient !!! (= autant en D- dont une piste de descente de VTT ... = l'enfer pour mes genoux !). Gros gros coup au moral ... J'adore les grimpettes (je parle cap messieurs voyons !), moins les descentes mais ce qui me gène par dessus tout dans cette histoire c'est que je ne vais pas courir un trail de 65 km en 6 ou 7h comme je le prévoyais, mais plutôt entre 8 et 9h, au mieux ! En effet, en trail, 1000 mètres de dénivelé positif correspondent ,environ, à 10 km supplémentaires sur le plat. Ouch ! Une vraie erreur de débutante ! Ou alors mon subconscient at-il voulu faire l'autruche pour une raison que j'ignore ...J'en parlerai à mon psy !

denivel 65km

Bref, du coup je suis obligée de porter plus de gels et de poudre énergétiques dans ma sacoche, et puis je me remémore mes 10 pénibles derniers kilomètres  à partir du 45 ème en Mars dernier à l'Ecotrail de Paris (juste 1000m D+ !) et si j'avais envisagé d'en baver 90 mn de plus cette fois çi, je n'aurais par contre jamais signé pour 3 heures supplémentaires ! Toute ma stratégie mentale (visualisation) est à retravailler, et dans un laps de temps un peu trop court à mon goût pour être réellement efficace. Donc depuis lundi je "travaille" sur moi-même afin de retrouver une motivation qui me permette de ne pas abandonner lorsque les moments de "moins bien" et de lassitude arriveront. Et c'est là que je penserai très fort à mes deux fidèles amis et supporters que je ne remercierai jamais assez de leur soutien, Marc et Claude. Coureurs eux aussi, à des degrés certes divers (ultra pour l'un et marathonien pour l'autre), ils ont su trouver les mots pour m'encourager et surtout ils ne m'ont pas demandé :"mais pourquoi tu le fais alors ?" ou: "tu devrais plutôt participer au trail de 32 km !". Pas de ça chez nous !

 

samedi 11 juin

J-1... Direction le Limousin au petit matin ! Levée à 7h après une nuit assez courte et agitée à force de doutes et de questionnements, nous prenons la route assez tôt pour profiter de la journée à Ambazac, récupérer les dossards et retrouver les copains et les copines ! Je ne conduis pas et somnole durant les 4 h de trajet avec le cerveau qui carbure encore à 100 %. Une vilaine contracture sur le quadriceps gauche se réveille doucement jusqu'à devenir fort douloureuse à la fin du voyage = stress supplémentaire. Je suis fatiguée, il fais gris et tristounet, j'ai froid lorsque nous arrivons à Bessines sur Gartempe ches nos copains. J'y retrouve les amis qui sont inscrits sur le 32 km ("les Gendarmes et les Voleurs de Temps") et le 10 km avec plaisir, mais surtout Flora, rencontrée dans le Kerala cet hiver et que je retrouve aussi avec bonheur. Elle ne semble pas dans une meilleure forme que moi et le déjeuner ne nous "ravigotte" pas pour autant.

                                                                                                           En milieu d'après-midi, direction Ambazac afin de récupérer les dossards. Je compte les inscrits sur le panneau d'affichage : 540 pour le 65 km (qui devait être limité à 500) dont une quarantaine de féminines. Un seul nom féminin m'interpelle dans cette liste : il s'agit de Sylvie Peuch dont j'apprendrai plus tard son palmarès sur 24 h ( 224 km et championne du monde par équipe à Séoul en 2008 !!!) Je ne fais pas la queue pour recevoir mon sac avec le précieux césame et le t-shirt (sympa cette année !) contrairement à mes amis sur le 32 km car ils sont plus de 1500 à y être inscrits.

Ultra-Trail-du-Limousin-002-copie-1.JPG

Je retrouve quelques copains içi, il faut dire que les différentes courses proposées ce we à Ambazac drainent un monde de folie, tant sur le plan des trailers que de leur famille ou de la population locale: Dominique Chauvelier, speaker habituel de l'évènement, mon ancien antraîneur Jean-Claude Lecornec qui a enfin son stand SDPO (oragnisateur de courses en Asie) sur le site, Widy Grego rencontré en Corse il y a quelques années (le "rasta trailer" !), Bruno Lacroix ancien rédacteur en chef de Jogging... Et puis il y a les "stars" du milieu de la course à pied sur route ou en trail que je ne connais pas personnellement mais qui ajoutent la touche "must" à cette grande fête du trail en France (Thierry Breuil, Damien Vierdet, Florence Fricottaux, Nathalie Vasseur, etc. pour les références voyez sur le net ! lol)

De retour chez nos amis en fin de journée, je décide d'aller trottiner autour d'un lac à proximité afin de me rassurer quand à ma contracture et surtout afin de tenter d'évacuer mon trop plein d'anxiété. 25 mn à petite allure, je me sens bien et surtout je constate que ma douleur à la cuisse s'envole dans le mouvement ! Je rentre sereine et, pour la première fois de la journée, je n'ai enfin plus froid ! 

Douche, dîner de sportif (pâtes natures + blanc de poulet + riz au lait) et direction l'hôtel où je termine de préparer mes affaires (accrocher le dossard sur le t-shirt sans trembler n'est ce pas Mumu !) pour le lendemain avant d'aller me coucher à 23h ...

_DSC0298.JPG

(Mes amis inscrits sur les GVT : Yannick; Eric; Flora; Ray; Jean-Jaques)

 

dimanche 12 juin

D-day... Ma montre sonne à 5h15 pour le réveil mais celà fait déjà quelques minutes que je suis réveillée. Pourtant c'est pile l'heure à laquelle je m'endors d'habitude ! Je prépare mon petit déjeuner énergétique: "cookies" de chez Punch Power et café bien chaud, puis je m'allonge encore 30 minutes avant de me lever définitivement. Je tiens à manger dans les 3 heures qui précèdent le départ car je ne vaudrais pas  gâcher tous ces mois de préparation à cause d'inconfort digestif ! Départ de l'hôtel à 7h pétantes. Il fait frais et humide mais le soleil envoie rapidement quelques rayons qui me rassurent. La brûme sur le lac que je longerai dans quelques heures, a des reflets fantasmagoriques et je repense à mon ami Claude qui m'a conseillé de bien profiter du paysage quoiqu'il advienne aujourd'hui. Ultra-Trail-du-Limousin-012-copie-1.JPG J'applique donc son conseil de suite. Je veux être sur place 45 mn avant, histoire de trottiner avant le départ et ainsi libérer mes intestins ! Mes manchons s'avèrent rapidement superflus dés les premières foulées et je les range dans ma ceinture.

Ultra-Trail-du-Limousin-013.JPG (échauffement)

            Je retrouve les copains mais ne m'attarde pas trop : je ne veux pas louper le départ ! Il y a foule, mais la plupart des concurrent se presse pour le départ du 32 km, 1/2 heure après le mien. J'arrive sur la ligne de départ à peine 5mn avant le coup de pistolet libérateur des gendarmes à cheval qui ouvrent "le bal". Je suis devant du coup, et je n'ai pas trop attendu en piétinant ce qui est ma foi très positif !

2.JPG (Je suis au premier plan, complètement à gauche ! Cherchez ...)

                                                    Je démarre à un bon rythme mais sans non plus être dans "le rouge" afin de ne pas me retrouver plus tard coincée par de moins rapides que moi. Avant de quitter Ambazac nous devons courir 3 km dans le domaine de Muret, ce qui me permet de croiser le regard de mes amis une dernière fois au détour d'un virage.9.JPG De plus tous les spectateurs nous encouragent ce qui est très entraînant. Je pense être à 12 km/h à ce moment là et déjà une voix crie sur mon passage "troisième féminine !". Pour une fois je ne stresse pas : je ne veux pas me mettre la pression si tôt ! Je rattrape rapidement une fille qui s'avèrera être Sylvie Peuch, je me sens plus rapide qu'elle alors je la double sans me poser de question. Puis nous quittons la foule et sa clameur et le trail commence réellement ...


Je suis un groupe de gars habillés Salomon des pieds à la tête, à l'allure et au physique très "pro". Belle allure, mais dés le premier raidillon, leur meneur leur conseille : "bon les gars on marche, il reste 60 bornes à faire et on va pas se griller dés le départ !". ??? Je dois faire quoi moi ? Suivre leur conseil, qui est d'ailleurs le conseil de tous les magazines de course à pied (et Dieu sait si j'en lis !!!) qui prônent l'ECONOMIE selon l'adage de "qui veut aller loin ménage sa monture", certains de ces magazines précisant de plus que " il n'y a pas de honte à marcher dans les côtes, même les meilleurs le font afin d'aller au bout dans les meilleures conditions". Je réflèchis à tout ça... tout en continuant à trottiner. Eh oui, j'ai beau être une fille je ne suis pas trop calculatrice. Je doute fort que les "meilleurs" se mettent à marcher dés qu'un peu de dénivelé se pointe et puis surtout je ne sais pas marcher ! Ou bien à l'allure escargot. Je sais que ma force réside dans ma foulée rase moquette quelque soit le degré d'inclinaison du terrain. Et puis "M..." je ne me suis pas fait "CH... (la vulgarité aide ma réflexion, excusez moi) à me taper du fractionné en côte depuis des mois pour marcher à la moindre occasion !" Donc je trottine, advienne que pourra dans quelques heures, mais en attendant je double ces messieurs, relance en haut de la côte et les plante là. 

10.jpg

Et de ce fait, durant les 15 premiers kilomètres, à chaque début de difficulté, la plupart des gars que je rattrape adopte ce tempo à l'économie. Certains me redoublent une fois la descente reprise, mais pas la majorité, et je grapille ainsi quelques places. Le problème c'est que quand tout un groupe se met à marcher devant vous, il faut vraiment se faire violence pour ne pas adopter par mimétisme le même rythme. Heureusement pour moi, au fur et à mesure de ma progression, je croise de moins en moins de ce type de trailers, à part de très bons marcheurs dont la vitesse est similaire à mes petites foulées ! Je ma cale derrière un type, plus ou moins de ma taille, assez trapu, qui adopte exactement comme moi un petit trot à chaque raidillon. Il s'appelle Michel De Oliveira et nous ferons chemin commun un bon bout de temps.Michel-de-Oliveira.jpg


Nous passons le 20ème kilomètre sans que je m'en rende compte. Je suis à ce moment sur une allure de 11 km/h. Quand soudain, patatras ! En fouillant dans ma sacoche à la recherche de mon deuxième gel énergétique, je bute sur une racine et je m'allonge de tout mon long. Ce fut si rapide que je n'ai même pas eu le temps d'avoir peur ni mal. Tous les gars qui m'entourent sont aux petits soins "ça va ?", "t'es certaine ?". "Oui oui, tout est ok" je les rassure et nous repartons. Mes mains me piccotent mais je ne sens pas de douleur ailleurs et pourtant mon genou droit est en sang. Sympa, ce look de warrior ! Je décide de ne plus manquer de vigilance même si tout me semble facile jusqu'à présent. 14.jpg


Le soleil est présent et le temps est lourd. Les portions en sous-bois font du bien, car il y fait humide mais par contre la visibilité est moindre. foret.jpgLa population locale est omniprésente, ainsi que certains accompagnateurs de coureurs, dés lors qu'ils peuvent se tenir sur les portions facilement accessibles. Nos prénoms étant affichés sur nos dossards c'est un réel plaisir d'entendre tous ces gens les scander à notre passage. Mais ce qui me procure le plus de frissons ce sont les applaudissements des personnes qui crient et qui préviennent les autres que je suis la première féminine. Je n'ai jamais su où et quand j'ai doublé la première , si tant est qu'il y en ait eu une autre, mais je suis ainsi encouragée dés la première heure de course ! Et ce sera ainsi tout au long de ce trail, les encouragements s'intensifiant avec les kilomètres. Je n'ai jamais vécu celà. Je suis littéralement portée par tous ces inconnus à chaque village ou route traversés. Mes poils se hérissent, je vis des moments d'euphorie que je canalise pourtant bien vite car je ne "veux pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tuée". Tant que la ligne d'arrivée n'est pas franchie tout peut arriver: une défaillance, une blessure, une erreur de parcours, tout peut basculer et la route est encore longue avant de rallier Ambazac ! Et puis je ne sais pas du tout où en est la seconde féminine : à quelques secondes ou quelques minutes ? Je ne pense qu'à celà : faire du mieux que je peux, le plus longtemps possible, afin de n'avoir aucun regret si je me fais remonter à un moment donné. C'est tout juste si je m'accorde quelques secondes pour "abreuver les coccinelles" au bout de 3 heures alors que j'en ai mal au ventre depuis deux ! 13.jpg


Au trentième kilomètre nous atteignons le point culminant de ces monts d'Ambazac : le Puy de Sauvagnac à 700 mètres . La vue de la haut est magnifique, le ciel est dégagé et c'est l'ensemble de toute la région qui s'offre à nos yeux avec les lacs en contre-bas, un pure moment de beauté. Beau, mais court.Monts-d-Ambazac.jpg Nous replongeons dans la forêt. A ce moment là je cours avec un gars du pays qui connait le parcours comme sa poche pour s'y entraîner régulièrement, même si c'est la première fois de sa vie qu'il tente une distance au delà de 32 kilomètres. Il avoue le plaisir qu'il a de me suivre car il n'a jamais couru avec quelqu'un à l'allure aussi "régulière". C'est un fait, sur du long je suis un vrai métronome. Le côté rigolo c'est que ce matin nous avions garé nos voitures l'une derrière l'autre ! Il me prévient que le plus difficile reste à venir, et que ,même si nous redescendons maintenant crescendo, les bosses vont devenir de plus en plus raides par la suite. En attendant il me largue dans une descente  super technique, très très raide, avec de gros pavés inégaux de hauteurs variables. Cette descente est longue et je suis incapable d'y courir. Il faudrait sauter comme un cabri plutôt, et ma récente cruralgie m'en empêche, sans compter mes genoux qui ne me réceptionneraient pas. J'ai l'impression de crapahuter dans le Verdon ! Plus de rubalise: je flippe 1/4 de seconde et crie à mon guide "t'es toujours là ?" "Oui !" me répond-il au loin. "Y'en a d'autres des comme ça ???" "Non, c'est la seule !" Ouf ! J'espère que les autres gonzesses ne sont pas plus hardies que moi ... Elles risquent même d'être coincées si elles précèdent un hésitant comme je peux l'être ! Il faut dire que moi, je suis maintenant solo. 

Ouf, un gendarme au milieu de nulle part ! Comment est-il arrivé là ? La descente se fait moins raide, puis facile et après quelques minutes je retrouve une portion de route où je rattrape mon autochtone qui  vient lui de retrouver sa femme et son coach qui le suivent à chaque fois qu'ils le peuvent ! 

Je ne le verrai plus, il aura laissé peut-être trop d'énergie dans cette descente ou bien le 32 ème kilomètre lui aura t-il été fatal mentalement. Je regarde ma montre : 3h10. Si j'avais couru les "GVT" c'est le temps que j'aurais mis ! (3h23 en 2008). Je pense à mes amis, certains ne doivent plus être très loin de la ligne d'arrivée. 

J'arrive au second ravitailement au 39ème kilomètre. La table est immense. Je file directement au niveau des bouteilles d'eau et perds un peu de temps à retrouver ma poudre énergétique glissée au fond de ma banane. J'avais encore un fond d'eau mais je remplis mes deux bidons de 600 ml à ras bord. Paf ! Un mauvais mouvement et l'un de mes bidons se renverse. Perte de temps inutile, je respire : ne pas stresser, calculer ses gestes. Je recommence l'opération, ferme correctement les bouchons et c'est reparti ! Je ne pense pas avoir perdu trop de temps, moins sûrement que ceux qui arrivent aux tables pour pic-niquer ! Il y a beaucoup de monde pour nous encourager là encore. Nous sommes sur une portion commune avec le 32 km mais dés la sortie de la zone de ravitaillement, le "GTL" bifurque à gauche . 

En principe, sur le site internet de l'organisation, seuls deux ravitaillements étaient prévus sur ce GTL. Mais à la réception du dossard, le road-book remis à ce moment là en indiquait quatre + quatre points d'eau supplémentaires. Ils ont du modifier leur plan avec la canicule des derniers mois par peur du risque de déshydratation de certains coureurs ! Je n'ai rien modifié à ma tactique prévue pour ce trail : recharger en eau au 19ème et au 39ème. Ensuite, si je coinçe un peu sur la fin, je pourrai toujours remettre un peu d'eau manquante dans un bidon, contrairement à l'Ecotrail en Mars où j'avais terminé à sec. 


Une fois passée cette bifurcation je me retrouve complètement seule. Il reste encore 25 km à parcourir et il ne s'agit pas de louper le balisage. Mais ce dernier est très très bien fichu. Rubalise (Adidas, blanche, dommage pour la couleur pas très voyante) accrochée aux arbres, panneaux avec fléchage bleu pour le GTL, et flèches au sol peintes en bleu avec GTL au dessus. Il faut vraiment être très très fatigué pour les louper ! Ultra-Trail-du-Limousin-009.JPG  De plus, le trail "Les Gendarmes et les Voleurs de Temps" ayant été créé il y a déjà 11 ans par les ... gendarmes sportifs de Limoges, c'est tout naturellement que Jean-Luc Monges le président de la nouvelle association organisatrice continue de faire appel à leurs services pour assurer la sécurité et les orientations tout au long des différentes épreuves de ce long week-end de la Pentecôte. Ainsi gendarmes, réservistes, adjoints volontaires, très jeunes pour la plupart, sont là à chaque point stratégique ou biffurcation, afin de nous indiquer le bon sentier à suivre. Certains nous encouragent, d'autres n'osent pas. Je ne manque pas de les remercier et envoie aux plus beaux sourires un bref salut militaire. Prestige de l'uniforme ...N'empêche : rester, parfois seuls, debout des heures durant à voir passer des coureurs au compte-goutte tout un dimanche, même s'ils sont rémunérés, je leur tire ma casquette !

De temps en temps je remonte un coureur isolé, parfois c'est l'inverse. Pas le temps de parler. La fatigue est là pour tout le monde, chacun va à son rythme. Je continue de courir mais marche dans certaines côtes maintenant. Et c'est vrai qu'il y en a de raides !


Parfois nous rejoignons sur de plus ou moins brèves portions, le parcours des GTV. Je double alors les quelques personnes en queue de course qui ne manquent pas non plus de m'encourager à mon approche. J'en reverrai certaines à deux reprises et leur annonce mon intention de les doubler par un "c'est encore moi !" Je vous jure que je n'ai pas de boisson illicite dans mes bidons, mais à un moment donné je double Polichinelle ! "Vous êtes la première féminine" croit-il m'informer, ce à quoi je lui réponds " et vous le 1er Polichinelle !". Je croise aussi parfois quelques randonneurs isolés qui me confirment que je suis sur le bon sentier. Toujours ce besoin d'être rassurée...


50ème kilomètre. Tout va bien. Fatiguée mais pas HS, bien moins que sur l'Ecotrail après le 45ème kilo ! Une belle descente et les premières crampes aux mollets commencent à ressentir. Je décontracte ma foulée au maximum et avale un tube d'arnica homéopathique. Je bois correctement et ne suis pas en pénurie d'eau car au 51ème (point d'eau) j'en ai remis un peu par sécurité. Je commence à visualiser mon arrivée ... Et si seulement ... Il est 13h05 exactement. Je suis sur les bases de 10km/h encore. Je pense à Ray : at-il bien terminé ? Il doit être en train de pic-niquer avec nos amis à ce moment là. Je lui avais émis l'idée, hier soir, que celà me ferait certainement du bien de le voir aux différentes intersections routières dans les 10 derniers kilomètres ... Encore faut-il pouvoir sortir la voiture de l'immense parking où tous stationnent. J'avais fait ça en 2007 lorsque je l'avais accompagné içi pour le suivre sur le 32 km. Il pleuvait des trombes d'eau ce jour là ... Bref, mes pensées vagabondent ... jusqu'au 57 ème kilomètre annoncé fièrement par un gendarme. Il est 13h50 et c'est à partir de là que d'un seul coup je commencerai à avoir un coup de moins bien. Encore 8 km ... La distance annoncée de 65 km sur ce GTL est-elle exacte ? Un peu plus, un peu moins ? ... Après encore quelques bosses cassantes dans la "pampa" (parcours commun cette fois avec le 10 km qui doit démarrer à 16h. Je pense à ma copine Christelle qui doit y participer : je serai rentrée pour la voir !)


Une dernière route à traverser. Je me souviens très bien de celle là : pas de Ray. Tant pis ! Il me reste 2 kilomètres à parcourir. Ma visualisation à ce moment là est nettement plus précise. Je vais arriver première féminine ! J'imagine tous ceux qui m'attendent à l'arrivée. Je suis heureuse, j'espère que tous seront fiers de moi, à comencer par celui qui devrait m'acceuillir le premier, mon ami Dominique Chauvelier (le speaker du we, dont je vous ai déjà parlé : 4 fois champion de France de marathon + reccord à 2h 11 !) que j'adore. Mais, cerise sur le gâteau, je rêve depuis 2007 lorsque j'avais donc accompagné Ray içi, de franchir un jour une banderolle sur la ligne d'arrivée. L'organisation en a t-elle prévu une aussi sur le GTL ? ... Je suis encore dans les sous bois à marcher péniblement dans une terrible côte qui n'en finit pas. Puis c'est la descente vers les célèbres "marches" qui donnent sur la petite chapelle d'Ambazac. La foule est omniprésente. Des hurlements à mon passage. Je ne peux pas courir dans ces marches et je m'aide même de la rampe ! Et puis, la route, telle un boulevard vers l'arrivée.16.jpg Des centaines de spectateurs de chaque côté des barrières qui hurlent mon prénom, qui hurlent des "bravo", qui crient des "allez !" Je suis sur un nuage. Je vole littéralement. Je sprinte à 15km/h !!! Je n'ai JAMAIS ressenti une telle émotion de ma vie (L'arrivée de l'Ecotrail déjà très émouvante x 2 !). J'entends Dominique au micro qui commence déjà à me présenter "et voiçi Virginie Thévenot, première féminine , croupière au casino d'Enghien ..." Et je la vois : la banderolle, comme à la télé ! Donc, comme à la télé je lève les bras pour la franchir !18.jpg

Je termine ces 65 km en 6h48 exactement. Thierry Breuil, le grand vainqueur tant attendu n'aura mis "que" 5h20. Je ne sais plus où je suis, où dois je aller maintenant, où sont mes amis ? Je marche jusqu'à la table de ravitaillement. Un secouriste me conseille d'aller à leur tente faire soigner mon genou, j'entends Dominique me demander de revenir plus tard pour une interview. Un caméraman me suit, et lorsqu'il commence à poser ses questions j'ai beaucoup de mal à retenir mes larmes. 20.jpg

La seconde féminine, Sylvie Cognon, arrive quand à elle  plus d'1/2 heure après moi en 7h22 ! J'avais de la marge ... Elle n'est suivie qu'à une minute de Sylvie Peuch en 7h23. 

Au général je termine à la 37ème place, sur 540 inscrits et 438 arrivés. Il n'y avait que 34 femmes au final sur les 43 inscrites.


Je passe voir les secouristes. Ils nettoient mon égratignure mais surtout ils m'offrent une verre de coca ! Il vaut tout les champagnes du monde celui là à ce moment précis. Flora m'y retrouve. Génée. Et elle m'apprend qu'en fait, au moment où j'arrivais, ils étaient encore tous en train de déjeuner sur l'herbe à quelques mètres de là. Ils ont fait un bond en entendant mon nom, replié à toute vitesse les paniers repas et se sont regardés un peu honteux d'avoir loupé ça. Mais pas Ray : "elle avait dit entre 8 et 9 h ! On n'y peut rien si on était pas là avant !" No comment.


Mais rien ne peut ternir ma joie ni mon bonheur. Jean-Claude Lecornec mon ancien entraîneur a une joie non feinte à mon égard. C'est grace à lui que j'ai connu mes premières belles victoires: en 2005 au MDS, puis en 2006 sur le 100 km de Belvès, à l'UTMB et enfin en Chine sur son trail. Je n'aurais jamais pensé, lorsque l'on m'a annoncé en 2007 qu'il valait mieux que je stoppe la course à pied, qu'un jour je connaitrais à nouveau de tels moments d'émotions. Et depuis quelques mois je n'arrête pas. 36.JPG (Jean-Claude Lecornec)

Je n'ai qu'un seul mot à dire en conclusion : j'EN PROFITE !!!


Le podium tarde un peu mais je suis comblée de cadeaux : assiettes, montre cardio, émail ...Ce n'est que le soir venu que les premières douleurs d'après course se font sentir. J'ai un gros hématome à la cuisse droite, de belles courbatures aux deux jambes inévitables, mais rien de bien méchant. Une douleur aussi dans le bas du dos : vertèbre de déplacée ou micro-chocs de ma ceinture porte- bidon ? On verra ça plus tard !

 Ultra-Trail-du-Limousin-027.JPG

 

Lexique :

GTL = Grand Trail du Limousin (65 km)

GVT = Gendarmes et Voleurs de Temps (32 km)

Trail = course nature

Sur ce trail , en dehors de ma préparation physique avec mes six entraînements par semaine, j'ai aussi optimisé ma préparation alimentaire : cure de probiotiques (Probiolog) 15 jours avant et après, acides aminés BCAA depuis 3 mois et aussi durant l'épreuve, cure de granules d'arnica une semaine avant et pendant la course, arrêt des glucides à J-7, réintroduction des glucides à J-4 + Carboloade ("nouilles liquides" d'Authentic Nutrition) à J-3, plus de fruits ni légumes crus à J-2, un gel énergétique /heure de course à l'entraînement et pendant la course + boisson énergétique (Authentic Nutrition) tout du long , Boisson de récupération (Authentic Nutrition) 1/2 heure après l'épreuve.

 

Maintenant c'est : REPOS ! Un peu de natation cette semaine, de la natation + du vélo la semaine prochaine et je ne recommencerai mes footings qu'à partir du 27 juin !

Partager cet article
Repost0
30 mai 2011 1 30 /05 /mai /2011 18:50

P1010181

A quelques heures du départ je n'en menais pas large ... Le départ étant programmé ce dimanche 29 juin à 13h30, j'en avais profité pour aller regarder le triathlon "découverte" qui était donné à 9h30, histoire de me mettre un peu dans l'ambiance et de glaner encore quelques "trucs" au cas où ... Petit déjeuner à 9h avec gâteau énergétique afin d'avoir bien fini de le digérer avant la natation, il me restait encore 3 bonnes heures avant de prendre place dans le parc à vélo. Le temps d'aller embrasser ma petite Maman à l'occasion de la fête des mères, de m'assurer du soutien de mes parents qui m'avaient promis être présents pour la partie natation (aussi angoissés que moi , merci encore à tous les deux d'être restés !!!) et je filais à la maison récurer à fond la salle de bain ! Ben oui, irrépressible besoin de m'occuper afin de ne pas laisser le stress envahir mon esprit avant l'heure H, si vous n'avez jamais vécu les dernières heures précédant un accouchement vous ne pouvez pas comprendre ... Même pas de dernière vérification du matériel, prêt depuis la veille.

J'ai hâte d'y être et je m'impatiente un peu avant d'entrer dans le parc à vélo à midi et demi. J'installe mes affaires calmement et choisi l'amplacement pour chaque chose ainsi que je l'ai vu faire quelques heures plus tôt. J'ai la meilleure place pour m'installer : contre la barrière devant le lac ,je suis seule, personne pour me géner ni empiéter sur mes affaires et juste devant le chronomètre officiel : impossible de louper ma place lorsque je reviendrai en courant de la partie natation afin de retrouver mon vélo ! Mon homme m'accompagne et a pour mission de boucler le reportage photo et de m'encourager ! Motard il a le moyen de locomotion idéal pour me rejoindre sur les boucles du circuit cycliste et revenir au bord du lac avant mon départ en course à pied. J'essaye de me décontracter au possible mais mon visage fermé et mon air tendu le font sourire. J'ai le "masque" d'avant course !

A 13h mon copain et collègue Laurent me rejoint. Triathlète confirmé, lui aussi m'aura été d'une aide précieuse pour préparer ce premier CD. Il fait déjà très chaud, plus de 25°, mais nous décidons d'enfiler quand même nos combinaisons un peu en avance et de rejoindre la mise à l'eau dans le "jardin des roses" avant le grand rush. Je retrouve mes parents, prêts à m'encourager, les jumelles à la main. Derniers saluts de la main et je m'immerge dans l'eau verdâtre du lac d'Enghien. Il n'a pas bonne réputation ce lac ! "Autant de vase que d'eau et plein de saloperies au fond" ai- je souvent entendu. Mais je l'avais déjà testé il y a deux ans lorsque j'avais voulu m'initier aux joies de l'aviron (projet vite abandonné devant mon manque d'équilibre !).

 

CD natationsavP1010188

Le départ se fait dans l'eau, cela permet de barbotter en attendant le coup de feu libérateur sans avoir à s'élancer la tête la première ! Un peu de stress en moins ! Je me place le plus possible sur le côté latéral droit afin d'avoir le moins de monde possible. Mais il y a quand même beaucoup de nageurs qui s'agglutinent autour de moi ! Je recule un peu mais je suis quand même pas mal bousculée lorsque le départ est enfin donné. Par contre pas de mauvais coups de pieds ou de mains. Les nageurs qui m'entourent sont très courtois, pas très bons nageurs non plus (c'est le coin des débutants !) et chacun s'excuse dés qu'il en touche un autre. J'imagine même pas la castagne du groupe élite ... Je nage le crawl tant bien que mal dés le début mais je suis souvent obligée de me pousser ou de ralentir en brasse car le groupe est dense ! Je suis à la limite d'abandonner, je me dis que ne n'arriverai jamais à nager tranquillement, que du coup je vais m'épuiser et que je ne pourrai jamais nager la distance ... Je longe alors la terrasse du casino , ses baies vitrées derrière lesquelles je passe la plupart de mes nuits, je pense à mes collègues à qui il faudrait justifier mon abandon, à ma famille, à mes amis présents, à tous mes efforts pour en arriver là, à mon envie première de participer à un tri ... je pense et j'avance, bras l'un après l'autre.  entraînement aux étangs de Cergy 002            Et puis le groupe s'égraine, je nage mieux, plus régulièrement, et j'atteins la première bouée située à environ 700 mètres (elle me semblait à des kilomètres vue de la rive !) . "Ca va le faire", je continue à nager, je pense enfin à m'appliquer , me remémore les conseils de mon maître nageur, Christophe, et puis je constate que je ne suis pas dernière ! Alors je m'applique du mieux que je peux et je double même d'autres nageurs ! Je suis sur le retour. Mes mouvements sont moins fluides mais je tiens . je nage comme une automate et je sais que  chaque battement me rapproche du rivage. Lorsque je sors se suis un peu étourdie mais je réfléchis à chacun de mes gestes : mettre mes lunettes sur le front, tirer la corde de la combi, dé-scratcher la nuque (encore un peu de mal ...) enlever une manche, puis l'autre, le tout en trottinant pieds nus jusqu'au parc à vélo. Aucune idée de mon temps, j'ai décidé de ne rien chronométrer aujourd'hui. Tout ce que je sais c'est qu'il y a encore du monde derrière !

 

Je retrouve mon emplacement, défais entièrement ma combi, enfile mon casque (secondes perdues à tétortiller ma jugulaire que j'avais laissé ouverte), mes chaussettes, chaussures, mes lunettes, et c'est parti mon vélo à la main pour quelques mètres avant de pouvoir l'enfourcher. P1010215J'entends les premiers "allez Nini" derrière la barrière, fais un signe au groupe sans les voir (merci quand même à Jean-Marie et Lulu !), jette un coup d'oeuil au gros chrono en face pour voir où j'en suis : 37 mn ... je n'en reviens pas ! J'ai de la marge avant la barrière horaire fixée à 50 mn qui m'aurait disqualifiée ! Je repars confiante pour la partie cycliste même si je peine à clipper mes chaussures sur les cales ...

CD parcours velo

Ce circuit de 40 km je le connais bien pour l'avoir souvent emprunté afin de m'entraîner. A chaque fois j'avais mis 1h45, et aujourd'hui, avec un chrono similaire je sais déjà que je serai dans la barrière horaire des 2h30 (natation comprise). Donc no stress. Je retrouve dans le premier kilomètre mon amie Joëlle et sa fille Marie, sorties de table tout exprès pour applaudir mon passage. Je savoure. Quelques secondes plus tard un cycliste se vautre devant moi en heurtant la bordure du trottoir. Je redescends de mon nuage et décide de rester vigilante. Il ne s'agirait pas de tomber moi non plus ou de crever pour avoir roulé dans un trou ou sur un mauvais caillou !

C'est la première fois que je participe à une course cycliste. J'ai une petite pensée pour mon neveu Guillaume dont c'est la passion, et les applaudissements de toutes ces personnes inconnues sur le bord de la route me donnent des frissons. Je file. On me double parfois, mais cela n'a pas d'importance. Arrivée à St Prix j'attaque le première des trois boucles que j'aurai à effectuer avec une côte au pourcentage impressionant. Certains l'abordent mal et sont obligés de mettre pied à terre. Je sais exactement où changer de plateau, me mettre en danseuse, et sans être rapide je la grimpe régulièrement. Je peux même parler à Ray qui court à mes côtés pour m'encourager !P1010247

Lorsque j'attaque ma première boucle les premiers en sont déjà à leur troisième ... J'admire leur style et me fais doubler avec plaisir. Par Laurent aussi qui ne manque jamais de m'encourager lorsque nous nous croisons !

Le retour sur Enghien est très roulant, en faux plat descendant, malgré un passage assez court au milieu de voitures. L'avantage avec le vélo c'est que les jambes ne sont pas dans l'effort tout le temps ! Les descentes permettent de récupérer, et les portions plates pour moi aussi je l'avoue.

J'arrive donc sur Enghien ,en ayant chaud et un peu soif (je n'avais que de la boisson énergétique dans mon bidon et j'avoue que j'aurais aussi du prendre un bidon d'eau pure), mais sans grosse fatigue. Je déclippe mes cales sans souci, et décide (je l'avais vu faire le matin et avais opté l'idée !) d'enlever mes chaussures afin de courir en chaussettes pour ne pas être en déséquilibre avec mes chaussures de vélo. Mon emplacement étant à l'autre bout du parc à vélo, je cours donc quelques mètres fort profitables afin de programmer mes muscles à la future partie de course à pied.P1010256

La transition vélo-course à pied est rapide. Juste un changement de chaussures, et mettre ma visière à la place de mon casque.P1010262 Très bonne option car le soleil tape dur et plusieurs triathlètes seront victimes de coups de châleur dans cette dernière partie.CD coursesavJe ne pense même pas à regarder le chrono en quittant le parc à vélo pour la dernière fois. Je ne prendrai connaissance de mon chrono sur la partie cycliste que le lendemain : 1h30 ! Je n'en reviens pas : 15 mn de mieux qu'à l'entraînement sans avoir eu l'impression de forcer plus. Je n'aurais jamais imaginé pouvoir rouler un jour à plus de 25 km/h de moyenne ! Je sens mon homme fier de moi ...

Je savais à l'avance que la partie course à pied allait être barbante. Pour des raisons pratiques par rapport à la circulation très dense les week-ends de beau temps sur la commune d'Enghien et aussi pour faciliter, j'imagine, l'accès au casino et au centre ville, nous ne pouvons effectuer le tour du lac en entier (comme c'est le cas lors du 10 km de la "Ronde d'Enghien" organisée par mon club d'athlé l'EFCVO en avril). Du coup nous devons courir sur la partie trottoir, parfois génés par les promeneurs réticents à changer leur parcours digestif dominical, (je manque même de chuter à cause d'un chien qui a la bonne idée de se mettre dans mes jambes à mon passage !), faire demi-tour au niveau de la Salle des Fêtes, continuer à courir mi sur la route, mi sur la piste cyclable. Et celà à deux reprises. Par contre le parcours est plat de chez plat sans aucune difficulté. J'ai une bonne foulée dés le départ. Mes jambes sont un peu lourdes mais sans plus et j'adopte une allure que je pense pouvoir tenir durant 10 km.

P1010280                                                                                     J'ai mes petits bidons de boisson énergétique sur ma ceinture porte-dossard et heureusement car c'est un peu le cafouillage au niveau des ravitaillements pris d'assaut par tous les coureurs déshydratés par la température élevée de cet après-midi estival. Comme le week-end dernier, je remonte énormément de concurrents au bout du rouleau ou trottinants à faible allure ayant déjà tout donné dans les deux épreuves précédentes. Du coup le côté barbant de tous ces aller-retour est atténué par le plaisir de grignotter des places au classement ! Je croise Laurent à nouveau qui en termine lui et qui me crie au passage "prends du plaisir Nini !" Il aura fait un triathlon magnifique en finissant à la 54 ème place en 2h 20 !

Et puis c'est chouette de profiter à chaque tour des encouragements des collègues et des amis présents ! Merci à vous tous d'être venus ! Il y en a même qui étaient là et que je n'ai pas vu... Je ne courais pas si vite que ça alors je devais être vraiment pressée d'en terminer enfin ! Enfin, "pas si vite" c'est la sensation que j'en avais sur le moment ! Je n'étais certaine que d'une chose : ma régularité. Et, cerise sur le gâteau de ce formidable triatlon, je constate une fois l'arrivée franchie, que j'ai couru à 13 km/h puisque j'ai bouclé ces 10 km en 46'45 ! Ce qui me place, juste pour la partie course à pied, à la 7ème  position chez les féminines ! Je jubile, surtout qu'à un moment donné sur le circuit, alors que je remontais une jeune fille de je ne sais plus  quel club, encouragée par tous ses partenaires présents, celle ci vexée de s'être faite doublée, me colla au train durant quelques longues minutes, son bras s'accrochant au mien à chaque foulée; Je me déplacais un peu sur le côté et elle revenait sur moi. Elle allait me faire tomber dans le caniveau en 30 secondes ! Je décida de l'igorer, d'allonger un peu ma foulée pour l'asphyxier et je ne l'ai plus revue sur mes tâlons. Mais peut-être était -elle sur son dernier tour, bataillant pour un podium et croyant qu'une fille déboulant de nulle part allait le lui piquer !Ce script imaginé un bref instant dans mon cerveau déjà bien fatigué m'a bien fait rigoler jusqu'à l'arrivée ! "Nini l'inconnue a fait peur à quelqu'un !" lol.

P1010281

 

Voilà, avec un tel chrono je termine donc à la 344ème place sur 451 participants réels et seconde VF2 ... sur 4.Le  pourcentatge de la gente féminine triathlète à Enghien est -il représentatif de la mixité hommes/femmes dans ce sport au niveau national ? Ce week-end nous n'étions que 37 femmes pour 410 hommes environ, soit environ 8%, alors que le ratio en athlétisme est dorénavant autour des 11 % !

Je suis 24ème sur les 37. Mais comme je le constatais le week-end dernier après Pont-Audemer, j'ai une telle marge de progression en natation que si j'arrive à mieux nager le crawl et sans apréhension, je pourrais remonter en milieu de classement assez aisément. A Enghien je suis sortie de l'eau avant-avant dernière des féminines, alors que la dixième avait nagé dix minutes de moins ! Dix minutes ... Sur la partie cycliste je ne pense pas pouvoir beaucoup progresser : je n'aime pas spécialement rouler, des heures et des heures qui plus est, et je n'ai aucune motivation pour sortir ma petite reine les mois pluvieux ou venteux. J'ai terminé à la 26 ème position (toujours chez les féminines ) à vélo et cette place me convient très bien !

 

Voilà c'est fait. Je peux enfin dire que je suis une "triathlète". Il n'y a pas si longtemps cette option me paraissait aussi gigantesque que d'aller courir le "Marathon des Sables" en tant que novice de la course à pied. Mais les défis que l'on peut se lancer, s'ils sont préparés avec soin, c'est à dire avec toute la progression et le sérieux nécessaire, sont faits pour reculer les barrières de ce que l'on croyait impossible ! Merci Churchill !

La petite graine du triathlon a germé en moi depuis 2003, date à laquelle j'avais été encourager mon amie Muriel Jouas à la troisième édition du triathlon d'Enghien. Mais celà je vous l'ai déjà raconté dans mon article precédent. Mais depuis cette date j'ai croisé d'autres personnes triathlètes ou non, sportives ou non, et qui consciemment ou inconsciemment, ont arrosé ma petite graine jusqu'à ce qu'enfin j'ose me lancer dans cette trilogie de l'effort. Huit ans de patience avant de plonger (au sens propre comme au sens figuré !) Merci donc à toutes ces personnes citées dans le désordre pour leur petite ou leur grande contribution, leur aide matérielle ou mentale, leur amitié, leur foi en moi : Muriel Jouas, Patrick n'Guyen, Laurent Fauvergue, Catherine Gance, mon homme Ray qui m'a offert mon prmier vélo de route, mes amies Bérénice, Malika, Sandrine, IMG_07223.jpgLulu, Le Blach', Marc et Francoise Sebe, Joëlle et Marie, Hervé "l'instit'", Christophe mon prof de natation, les membres de Funevents, les membre du Team Cap Triathlon et surtout Philippe Calvarin, mes parents, mon fils Lulu qui avait testé la distance "découverte" il y a 3 ans, la piscine du Grand Canyon, et j'en oublie ! Merci à vous tous du fond du coeur.

C'est quand le prochain ????

Partager cet article
Repost0
28 mai 2011 6 28 /05 /mai /2011 23:48

triathlon d'Enghien 2011

Il faut que je vous raconte une anecdote issue de très loin dans le temps et qui explique mes crises de panique récurrentes à chaque départ de course dans le milieu aquatique. Il y a donc fort longtemps, je ne devais avoir que 6 ans environ, en vacances au bord de la mer dans un club familial, une petite compétition de natation  fut organisée à la piscine du complexe. Il ne s'agissait que de nager un aller-retour. J'étais d'une timidité maladive à l'époque, mais ma chère petite Maman ("bonne fête" au passage !!!) me poussait à aller de l'avant et je n'osais la décevoir, surtout qu'elle semblait très fière de moi car, parait-il, j'avais quasiment su nager avant de savoir marcher ! Bref, elle m'inscrivit donc à cette petite course. Au dernier moment on m'apprit que le départ se faisait du bord en plongeant. Gros problème : je ne savais pas plonger, et j'avais une trouille bleue d'entrer dans l'eau la tête la première !!! Je refusais de participer à ce concours. Mais ma mère insista tant et si bien que je fus obligée d'y participer (merci Pierre !!! De Coubertin ...), terriblement angoissée à l'idée du départ. Au moment du coup de starter , ne sachant donc pas plonger, je sautai, paniquée ... le temps que je retrouve enfin mes esprits il se passa un temps qui me sembla être une éternité et je remontai enfin doucement à la surface sous les regards affolés de mes parents qui ont cru que je me noyais. Les autres enfants pendant ce temps avaient déjà rejoint l'autre bord ! Ma compétition s'arrêta là, et, jusqu'à la fin de mes vacances, je gardais un goût de honte et de colère mélées. J'avais plus de 18 ans quand je décidais enfin de vaincre ma peur et apprenais enfin à plonger !  

bb-nageur.jpg

Voilà, tout ça pour vous expliquer que toutes les compétitions que j'entreprends dans ma vie et qui vous semblent peut-être de beaux exploits sportifs, sont avant tout, pour moi-même, des défits pour vaincre mes peurs de ne pas y arriver et d'oser y participer, avant toute notion chronométrique. 

Bien, cette mise en bouche psychologique étant écrite, passons donc au sujet du jour : le triathlon d'Enghien les Bains !!! Dixième édition cette année ... Je pense n'avoir loupé que la première en tant que spectatrice, et donc depuis 2003, date à laquelle je venais encourager ma toute nouvelle amie Muriel Jouas pour son premier tri, je n'ai jamais cessé de venir voir chaque année, admirative ,tous ces athlètes du triple effort. Et puis petit à petit une petite graine a germé dans mon cerveau et je me suis dit "et pourquoi pas moi?". Il m'a fallu beaucoup d'années avant de franchir le pas de m'y inscrire enfin. Puis un jour, convaincue qu'après tous les gros défits que j'avais déjà su relever en course à pied, je pouvais peut-être prétendre réaliser trois sports d'affilé, je prenais enfin une licence triathlon pour participer à celui de "MA" ville !

Trois mois que j'y pense. Que j'en rêve, Que je prends des cours de crawl.Que je doute, que je réalise que même avec un métal en béton, mes bras ne tourneront pas plus vite dans l'eau et mes jambes ne pédaleront pas plus vite sur mon vélo !!! Alors à la veille de ce nouveau défit, je cauchemarde !!!

Mais je suis prête. Mentalement. Mes affaires sont prêtes aussi. Je ne suis pas au niveau de l'ensemble des athlètes qui seront là pour le championnat d'Ile de France et ca m'est égal. Je suis un peu blessée par mes grosses séances de cap en vue du trail du Limousin dans 15 jours, mais demain je les oublierai. Je ne rêve que d'une chose : prendre le départ sans trop paniquer et nager mes 1500m entièrement sans être ramassée au passage par la "barque balais " !!! Je dois nager en moins de 50mn. Portés à 40 mn pour moi car il faut inclure le temps de transition avant de me transformer en cycliste. Ensuite, le total des deux épreuves cumulées il me faudra être de retour à Enghien à 16h maxi si je veux pouvoir courir les 10 km restants. Et là ce sera enfin le bonheur de l'avoir fait ! J'en frémis d'avance mais je n'en suis pas là !!! Venez m'encourager !!! Je porte le dossard n° 5 !

Partager cet article
Repost0
23 mai 2011 1 23 /05 /mai /2011 22:19

Cookie 015Sympa ce dessin non ? Il reflète bien la galère que peut-être un triathlon, mais dans la joie et la bonne humeur ! Par où commencer pour vous narrer mon récit ? Par la semaine précédente peut-être, histoire de vous planter le décor de mon état à quelques jours de mon"premier" tri ! Ok, j'avais déjà testé le triple effort l'été dernier aux étangs de Cergy, mais c'était un "découverte" non officiel, et en nature de surcroît pour la partie vélo et course à pied. A Pont-Audemer c'est différent, les distances de ce "sprint" sont légèrement supérieures : 500m de natation + 19 km de vélo + 5 km de course à pied. Le problème est qu'en vue du "Grand Trail du Limousin" de 65 km le 12 juin je suis à fond dans la préparation de cette grande distance en course à pied :10h d'entraînements rien que pour la semaine du 16 au 21! La veille, le samedi j'avais encore une séance au seuil d'1h 30 ...Là dessus je rajoute une peu de vélo,  et je ne nage que deux à trois fois 30 mn par semaine . Par contre j'ai enfin testé la nage en milieu naturel ! je me suis en effet inscrite au club "Funevents" de Cergy pour avoir le droit d'aller nager aux étangs en fin de journée. La première fois, il y a 15 jours c'était pas terrible ! Quelques vaguelettes qui m'ont quelque peu malmenée et oups je n'avais réussi qu'à faire de pauvres allers-retours jusqu'à la première bouée située à 30 mètres ! Sensation d'étouffer dans ma combi, test pas concluant. Je retentais encore à deux reprises, sur un lac très calme cette fois et j'allongeais progressivement mes A/R jusqu'à cumuler 20 mn de crawl. Pas facile facile ... Après avoir discuté "technique" avec des triathlètes chevronnés s'entraînant sur le site, il semblait que ma combinaison achetée d'occasion l'année dernière sur e.bay avait un néoprène un peu vieillot (durçi car mal entretenu) ce qui pouvait expliquer ma sensation de compresion au niveau de la cage thoracique lorsque je nagais. "Ah ouais, c'est pour ça ???" Chouette : une explication à ma nullité !!!

Ni une ni deux j'en commande une autre ! Une "ZOOT" modèle 2011, milieu de gamme avec 30% de réduction grâce à mon club de tri ("team cap triathlon"de Versailles), mais c'est quand même un sacré budget ... Je vais donc la chercher jeudi dernier, trois jours avant le jour J en faisant fi de mon budget pas très rose de ces dernières semaines...

Donc, après mon dernier entraînement de la semaine, départ à 17h pour la Normandie et ses verts pâturages. Pour vous situer, Pont-Audemer se trouve un peu avant Honfleur. En visionnant le trajet sur le site de Mappy quelques jours avant, j'avais fait une réservation dans l'hôtel qui me semblait être le plus proche du parcours. J'avais sans doute effectué la réservation en rentrant du casino, très très fatiguée à l'aube, car en regardant la feuille dans la voiture pour chercher l'adresse je me suis d'un seul fait une suée mémorable en découvrant le montant que j'avais payé pour la chambre. Pas possible : j'ai réservé pour une semaine ???? Ben non, pas d'erreur : le prix était bien pour une nuit ... au prix d'une semaine de vacances != Très très mal la Nini la veille du triathlon ! Et effectivement je suis arrivée dans une magnifique château classé au bord d'une charmante petite rivière, le tout bordé d'un parc aux centaines d'hectares... Piscine, baignoire à jets, moquettes de 5 cm d'épaisseur, style à tomber ! "Dînerez vous chez nous ce soir ?" "Heu, non merci" et direction le premier restaurant maghrébin du coin pour un très bon couscous à 10 € ! Pas de petit déjeuner non plus : ils sont dorés à la feuille d'or leurs croissants au prix où le petit déjeuner est affiché ???

J'essaye tant bien que mal de faire abstraction de mes "petits" soucis financiers du moment pour me reconcentrer sur le pourquoi de ce p... de week-end en Normandie : mon tri ! Avant le dîner, et tant qu'il fait encore jour, je pars en repérage (en voiture !) de ce qui sera le parcours vélo du lendemain. Facile, le balisage était déjà marqué. Il semble assez roulant en dehors de deux faux plats et de virages parfois serrés.

Mal dormi, vous l'auriez deviné malgré le confort de la chambre et du lit.

Lever 7h, petit dèj' habituel que je m'étais emporté et direction la base nautique de Toutainville à 5 mn de l'hôtel (pour la distance j'avais pas merdé !).

Le temps est tout gris ce matin et la température extérieure un peu trop fraîche à mon goût.

Je vais chercher mon dossard, m'informe un peu du règlement en vigueur sur ce type d'épreuves et me prépare doucement. J'aime que chaque geste soit dans les temps, sans précipitation. Les arbitres, forts nombreux, ne rigolent pas. Il y a mults petits détails à ne pas négliger sous peine d'être disqualifié ! Pas de sac dans le parc à vélo, que les affaires nécessaires aux trois épreuves, puçe à la cheville gauche, bonnet de bain de l'organisation marqué du numéro du dossard (210 pour moi, dans le doute je porte ausi le n° sur le côté gauche ...), entrée sur le parc à vélo casque sur la tête jugulaire fermée. Interdiction de toucher à son vélo si on n'a pas le casque fermé sur la tête ! Interdiction de monter ou de descendre de son vélo en dehors des zones, interdiction de rouler en "drafting" (derrière un autre cycliste afin de ne pas profiter de son aspiration), interdiction de noyer son voisin (heu, ça c'est de moi ...), interdiction de dégraffer sa combinaison en courant et de laisser apparaître trois poils du torse (pour les garçons, pour les filles c'est interdiction de montrer ses nibs !), interdiction d'être aidé par qui que ce soit ... et des tas d'autres interdictions sûrement mais j'ai pas tout retenu ... 

C'est dur le triathlon ! 

Autre problème , d'importance pour moi : avant toute compétition je stresse. Ok j'ai l'habitude de ce mauvais compagnon et je repère vite où sont les wc qui me verront passer toutes les 10 mn dans l'heure précédant tout départ. Mais là, en combinaison de triathlon ("trifonction"= d'un bloc) je fais comment ? Bon, j'ai passé la dernière heure à me déshabiller entièrement x fois ...

Une fois enfin installée sur le parc à vélo, mon vélo bloqué dans la palette qui lui sert de support, je range mes affaires de cyclisme et de course à pied tout autour. Je m'y reprends plusieurs fois afin de trouver chaque chose à chaque place et dans le bon ordre sans trop paniquer. Puis je m'équipe de ma nouvelle combinaison, encore jamais testée ! Un régal dans la matière : douceur et confort insoupçonnés ! Cookie 005 

Après un léger brieffing on a le droit de faire quelques mètres dans l'eau avant le départ (10 h). J'adore ma nouvelle combi ! Je n'ai pas froid, et elle m'offre une flottabilité qui me permet même de faire du crawl water polo (tête hors de l'eau) sans couler ! J'ai confiance lorsque je ressors de l'eau ... On me dit de me diriger vers le groupe des féminines plus à droite. Chouette = moins de bousculades avec les garçons ! Et là je ne sais pas ce qu'il me prend : je papotte un peu avec mes voisines, débutantes pour la plupart aussi, et j'entreprends de re -règler ma montre à mon poignet quand tout à coup j'entends le starting du départ ! Je pars derrière les autres et du coup je me prends tous les remous dans la figure. Gros coup de stress, je suffoque, ne retrouve plus ma respiration, même pas pour mettre la tête dans l'eau et nager la brasse !

Cookie 010Je nage alors tête hors de l'eau, en brasse, jusqu'à la première bouée située à 150/200 mètres environ. Là je suis plus ou moins solo et j'arrive enfin à reprendre mon crawl de mémère tranquille en respirant bien, jusqu'à l'arrivée. C'était bien la peine de prendre des cours de crawl depuis deux mois !!!P1010148Je sors en 14'56 à la 160ème place sur 182.

Une fois sortie de l'eau, j'ai un mal fou à tirer sur le scratch du cou de la combi afin de commencer à l'enlever avant d'arriver sur le parc à vélo. P1010154 

Mes mouvements sont dans le désordre. Je perds pas mal de temps lors de  cette transition, et enfiler des chaussettes avec les pieds mouillés n'est pas une partie de plaisir ! D'ailleurs je suis une des rares à porter des chaussettes. Mais je ne veux pas risquer une ampoule à 3 semaines du Grand Trail ! Il n'y a plus grand monde sur le parc à vélo : j'ai perdu pas mal de temps et donc de places (50 ?) à me changer !P1010156 

Cookie 006P1010158

Et c'est parti pour les 19 km à vélo. J'ai enfilé une veste car il y a pas mal de vent ce matin et le ciel reste couvert. Et puis je ne roule pas assez vite pour me réchauffer ! Pour une fois je monte sur la bécane sans trop de mal et surtout je "clippe" mes chaussures sur les cales sans m'y reprendre à trois fois.

Je tourne à environ 25 km/h, ce qui est pas mal pour moi, avec des tours (tours de pédale par minute) entre 85 et 90. Je double quelques cyclistes, et je me fais doubler tout autant. Pas de problème pour ne pas rouler en "drafting" : je suis quasiment seule sur la route, le gros de la troupe étant largement devant ! D'ailleurs le premier des triathlètes a déjà terminé alors que je n'ai même pas encore commencé la course à pied ! Je termine ces 19 km en 41'34 (transition comprise) à la 162 ème place sur cette partie vélo : pire que la natation en fait !P1010160

 

Nouvelle transition, plus rapide cette fois même si je retrouve une des mes chaussures coincée sous la palette du vélo ...

Cookie 007

Au niveau musculaire cette transition vélo /course à pied est la pire : les jambes pèsent une tonne et il me faut environ 10 mn avant de retrouver de bonnes sensations. Mais j'ai la pêche : dans le premier kilomètre j'ai déjà remonté quatre filles et deux ou trois garçons ! J'ai ma boisson énergétique, mes lunettes de soleil, et bien m'en a pris car le soleil fait enfin son apparition et les degrés à l'abri du vent (omniprésent) aussi. La course à pied étant mon domaine je ne fais que remonter des coureurs au fur et à mesure jusqu'à l'arrivée, finale cette fois. Et effectivement je termine 87 ème sur ces 5 km en 24'28 (23' hors transition).

P1010161P1010165

 

Au final j'aurais mis 1h21 pour boucler ce premier triathlon sprint, en terminant à la 148ème place sur 182. Je ne suis pas dernière ! Il y avait beaucoup de débutants comme moi sur la distance , ce qui ne sera pas le cas dimanche prochain sur le "CD" (courte distance = distance olympique = 1500 m natation + 40 km vélo + 10 km cap) d'Enghien les Bains ! En tant que licenciée triathlon je suis déjà dans la catégorie des vétéranes 2 (quarante neuvième année) contrairement à ma licence athlétisme où il me reste encore une année avant de franchir ce statut. Nous n'étions que 6 dans la catégorie ce matin : je suis 5ème. Beau retour à la réalité, mais je suis contente.

Ce fut une belle expérience, je n'en suis qu'au début et je suis assez fière de moi de me mettre au triathlon à 48 balais passés ! On ne doit pas être très nombreuses dans ce cas là ! J'ai une énorme marge de progression, surtout en natation, car à vélo je ne pense pas que je pourrai un jour faire mieux, quand à la course à pied, mes meilleurs chronos sont réalistement derrière moi.


La semaine prochaine sera une autre paire de manche. Il me faudra nager 1500m en crawl, ce que je n'ai jamais fait de ma vie, pas même en piscine à l'entraînement. Et surtout il me faudra rester dans les délais ! Le temps limite en natation est de 50 mn, et, la partie vélo incluse, on ne doit pas être au delà des 2h30.Je n'ai jamais roulé en moins de 1h45 sur le circuit vélo que je connais parafaitement pour l'avoir testé à deux ou trois reprises. Transition comprise, je ne dois donc pas nager en plus de 40 mn sinon je serai  disqualifiée et je n'aurai pas le droit de parcourir ma boucle de 10 km en cap; même pas "pour du beurre" !!!



Partager cet article
Repost0
4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 23:36

plan des 25 bosses 001Bizarrement, et avec le recul, je ne la "sentais" pas cette journée ...Bien sûr, je repars toujours sur le circuit des "25 bosses" avec une certaine appréhension car depuis 2006, date à laquelle j'ai connu ce circuit pour la première fois, je n'y suis jamais allée plus de deux à trois fois chaque année. C'est peu dire si je "redécouvre" le circuit après chaque longue période hivernale sans y mettre les pieds, et ce n'est que depuis l'année dernière que j'arrive à trouver le sentier dit des "25 bosses" depuis le parking du "Bois Rond" (la croix sur le plan) sans tourner en rond durant 30 mn ... Alors ce midi, je suis contente je tombe dessus avec juste deux petits A/R sur mes pas à la hauteur du carrefour du "Gros Sablon". Manque de bol je n'avais pas vérouillé ma montre Garmin et à la suite d'une fausse manipulation ces 3 premiers kilomètres ne seront par la suite pas comptabilisés. Je pars du parking à midi 15 très exactement, après être partie deux heures plus tôt de la maison et avoir perdu la première heure coincée dans les bouchons (accident). J'avais eu presqu'envie de faire demi tour à ce moment là ...


Mon embranchement depuis le sentier des Cavachelins jusqu'au "25 bosses" se matérialise par ce tronc d'arbre en arc de cercle : 25 bosses à Fontainebleau 001 Depuis cet emplacement , en théorie c'est facile : il n'y a qu'à suivre le balisage fait de petits traits rouges sur une longue boucle durant 4h, retomber sur le tronc et re-trottiner jusqu'au parking récupérer la voiture. Encore faut-il  repérer les petits traits ... Les supports sont variés : troncs d'arbre, rochers, racines ... Au début je passe un temps fou à les chercher : j'ai l'impression d'être une gamine qui s'amuse à ramasser les oeufs de Pâques :"Oh, encore un à gauche ! Puis où maintenant ? Ah là tout droit !" Et ainsi de suite . Puis l'oeil s'aguérrit, et les jambes se délient peu à peu. Il faut dire que c'est exactement le type de terrain sur lequel je ne suis pas à l'aise : j'ai du mal à pousser sur les cuisses (à cause de mes genoux ...) pour me hisser sur les gros cailloux, je retombe lourdement à chaque appui dans les descentes, pas à l'aise donc, mais prudente si.25 bosses à Fontainebleau 018

J'évolue lentement, sans aucune souplesse, je fais gaffe à tout car le terrain est particulièrement traître : les rochers, à force d'être piétinés sont lisses comme du marbre, les racines au sol idem, on les croirait laquées, et le sable gris blanc est omniprésent, rendant les appuis incertains. Donc un oeil au sol, l'autre en l'air, des fois que ... Et vaut mieux lorsque le balisage indique ce type de direction :25 bosses à Fontainebleau 006La photo est à l'endroit: "gras du bide" s"abstenir sur ce type de sentier, car là par exemple faut passer entre les deux rochers ! Le circuit est une répétition de gros rochers à escalader et de sentiers plus roulants sablonneux ou jonchés d'épines de pins très agréables pour dérouler la foulée. Mais ils ne représentent qu'un quart de la distance, donc la moyenne est très basse : je ne suis qu'à peine à 5 km/h de moyenne ! La majorité des randonneurs chemine sur les "25 bosses" dans le sens des aiguilles d'une montre. Nini ne faisant jamais comme tout le monde , et surtout parce que j'avais pris le chemin par erreur à l'envers lors de ma toute première reconnaissance, c'est donc dans le sens inverse que je crapahute depuis. Avantage : je croise les randonneurs et les trailers généralement deux fois ,ce qui permet d'échanger quelques mots cordiaux d'encouragements fort sympathiques. Inconvénient : dans mon sens le balisage est nettement moins fréquent et je suis souvent obligée de regarder à l'envers pour être certaine d'être toujours sur la bonne piste. Mais il faut dire qu'aujourd'hui je ne vois pas grand chose ...25 bosses à Fontainebleau 015   

     Depuis deux semaines en effet je sens bien que je suis tombée dans le "sur-entraînement" : manque d'entrain, plus envie de partir courir, humeur de chien, appétit en dent de scie ... Exactement un mois après l'Ecotrail : "il y a toujours cet effet "creux de la vague" quatre semaines après un gros objectif" me confirme Lucien au boulot. J'avais oublié, mais après chaque marathon j'ai toujours subi cet état d'impression d'être HS un mois après ! En plus je ne me suis accordé qu'une coupure d'une semaine avant d'enchaîner sur la préparation du Grand Trail du Limousin à venir, parallèlement à ma préparation triathlon ! Très mal géré tout ça ma Nini ...


Il fait beau aujourd'hui et pas trop chaud et rares sont les parties en plein cagnard. J'ai rempli mon camel avec 1,5 litre d'eau et de Badoit (essai, suite à un article lu la veille dans UFO, Badoit dégazéifiée bien sûr !) + produit énergétique. Super ! La Badoit rafraîchit agréablement et je bois tous les quart d'heure car sur ce parcours je suis trempée très vite et me déshydrate abondemment. J'ai juste assez pour mes 4 heures 30 de prévues, peut-être un peu plus car je m'arrête parfois pour prendre les quelques photos qui alimentent cet article (oui, je suis seule : mais il y a la fonction "retardement" sur mon appareil !).


Ce circuit des "25 bosses" a été créé par la "bande à Puck" dans les années 70 afin de s'entraîner en vue de futures randonnées montagnardes. Avec ses 800m de dénivelé positif et ses 17 km il y a de quoi faire à travers ces blocs de grès, ces landes de bruyère, ces forêts de bouleaux, chênes et pins ! 25 bosses à Fontainebleau 012


Cette année il y a quelques petits aménagements : des marches ont ainsi été créées  et des sites sont clôturés afin d'éviter la fatale érosion due aux marcheurs négligents qui contournaient les traces. 25 bosses à Fontainebleau 007 Sinon ce sont bien souvent les racines des arbres qui font office de marches naturelles. Tant que ça grimpe tout va bien pour moi, mais dans les descentes ..ouïe ! Au bout de deux heures je me tord fort douloureusement la cheville gauche. Arrêt, massage, que je continue ou rebrousse chemin la distance est quasi la même : tant que c'est chaud, allons y ! Et effectivement plus de peur que de mal, je ne souffre plus quelques minutes plus tard.


Peu de monde aujourd'hui : je ne croise que deux couples, et trois trailers qui m'avouent faire le tour en deux petites heures. Je suis estomaquée : je mets le double ! Je me souviens qu'Alexandra Rousset m'avouait aussi deux heures sur ce circuit il y a cinq ans, et j'avais eu du mal à la croire à l'époque ! Ben ma Nini t'es pas faite pour les bosses !!! Du coup ces gars là je les croiserai trois fois : ils font deux fois la boucle eux !!! Ils me demandent si je fais de même : NON !!! Mais sans le savoir cette maudite question me portera la poisse plus tard ...

Mais sur ces 25 bosses j'ai le même plaisir à redécouvrir les rochers qui marquent tous les promeneurs : le Rocher des Maquisards avec la croix de Loraine plantée au dessus,25 bosses à Fontainebleau 010 le rocher du "guetteur" avec sa gravure mystérieuse, 25 bosses à Fontainebleau 017 et quasiment à la fin de mon parcours, le "rocher de la tortue" :

25 bosses à Fontainebleau 023

 

Il y a aussi des panoramas magnifiques, surplombant le massif des Trois Pignons de la forêt de Fontainebleau, récompenses des escalades à travers les rochers.25 bosses à Fontainebleau 02425 bosses à Fontainebleau 025

 


Je ne prends jamais le raccourci suggéré par le "Diplodocus" et continue mon petit bonhomme de chemin en tentant toujours de rconnaître les différents sites. Mais j'ai bien du mal : combien de fois suis-je revenue sur mes pas aujourd'hui ? Manque de vigilance due à la fatigue certainement mais je me plante souvent et sur des bifurcations qui ne m'avaient jamais donné le moindre problème jusqu'à présent ! Curieux. Je m'en amuse mais d'un petit rire jaune et mon inaptitude du jour m'agace. Il faut dire que ce panneau très visible est UNIQUE sur le circuit ! Evidemment même épuisée celui là je ne le loupe pas ! (j'imagine déjà vos commentaires ...)25 bosses à Fontainebleau 021

 

Je ne compte jamais le nombre de bosses franchies : il faudrait peut-être ? Je me souviens que sur la fin je dois sauter d'un rocher à un autre ce qui m'angoisse à chaque fois de peur de me louper et que d'un seul coup mon tronc en arc de cercle apparait soudain marquant la fin du périple. Je continue de crapahuter en attendant le passage périlleux. Parfois je bifurque légèrement quand je suis trop épuisée pour escalader les plus gros rochers ...25 bosses à Fontainebleau 008

C'est dans ces moments là que je regrette de n'avoir trouvé personne pour m'accompagner. Mais je me rassure en me disant que suis plus souvent venue solo içi qu'à deux, et que jusqu'à présent je m'en suis toujours bien sortie ! Mais aujourd'hui je ne sais pas ... mon petit doigt me redit que ce n'est pas le bon jour ...


Je regarde ma montre : il est plus de 17 h !!! J'aurais du largement croisé mon "tronc d'arbre repère" à cette heure ci malgré mes petits arrêts dus aux photos + chute + pause pipi + ressérage des lacets de mes chaussures + repérage incertain du flêchage ! Je me persuade qu'en fait, ma montre ayant zappé les premiers kilomètres ainsi que le chrono équivalent, je vais bientôt tomber dessus ... Et je repars vaille que vaille en proie au doute grandissant... Rochers à escalader, j'ai une impression bizarre de "déjà-vu" lorsque je tombe sur une flêche à la verticale. Le soleil ne tape plus, la fin de la journée approche. Mon doute se mue en panique ! Je stoppe net toute progression et décide ENFIN de sortir ma carte du fond de mon sac ainsi que mes lunettes de vue que je n'ai, heureusement, pas oubliées. Aucune indication de l'emplacement où je suis. Que des rochers. Je ne suis certaine que d'une chose : je suis toujours sur le sentier des "25 bosses". J'appelle mes hommes au téléphone car j'ai besoin de partager mon angoisse à quelqu'un !!! Réflexe étrange hérité de ma mère je crois... Je tombe sur le répondeur de Ray, occupé à soulever de la fonte, mais mon fils lui décroche, et très posément rèfléchis et suggère : 1/ de me repérer sur internet; 2/ d'appeller la police ! Le fait de parler à quelqu'un me fait reprendre les esprits et doucement le bon sens revient. Je décline ses popositions (internet : impossible, je suis pas équipée d'un smartphone moi ! et puis pour la police c'est niet, je préfère les pompiers mais j'aurais trop honte ...)

Je me souviens avoir croisé un sentier en contre-bas avec l'indication de parcelle 114. Sur ma carte, cette parcelle est loin devant la bifurcation que j'aurais du croiser ! Je suis donc repartie pour faire deux fois la boucle !!! Je décide de revenir sur mes pas et d'en avoir le coeur net. Après 20 mn de redescente je recroise le dit chemin. Il est large , mais où mène t-il ? Je répère les n° des parcelles indiquées sur les conseils de Ray enfin joint, me repère tant bien que mal sur ma carte, prie pour que ce chemin soit celui des "Cassis" car si c'est celui-là il doit déboucher sur le chemin qui doit me ramener au parking du Bois Rond. Je trottine et mon angoisse s'allège au fur et à mesure des foulées sur ce chemin agréable et roulant. A un carrefour il y a enfin un panneau me confirmant qu'il s'agit bien du "chemin des Cassis". Ouf ! Il n'y a plus qu'à ! Je retrouve mon véhicule exactement six heures après l'avoir quitté. Jamais je n'aurais fait ce circuit dans un temps aussi long ! Ma montre indique 21 km au compteur, auxquels il faut rajouter les trois premiers non comptabilisés : 6h pour 25 bornes ! Du jamais vu ! 

 

Le retour au bercail aura été à l'image de cette journée : bouchons sur le périph, plus d'essence, j'attends 20 mn à la seule pompe où il n'y a plus de 95, j'en trouve une autre, je m'asperge le bras d'essence dans l'énervement et je rentre avec une humeur de chien, épuisée au bout de plus de 2 heures de route avec une forte migraine due à l'odeur d'essence qui m'imprégnait ! 

 

Lorsque j'étais enfant je pratiquais l'équitation : on m'avait appris que si un cavalier chutais, même blessé, il devait toujours regrimper sur sa monture afin de prouver au cheval que ce n'est pas lui qui avait gagné. Je reviendrai donc sur ce p.. de circuit, et dés mardi prochain en plus (s'il ne pleut pas) ! Par contre je vais changer deux choses : 1/ le faire dans le bons sens pour la première fois; 2/trouver absolument quequ'un qui m'accompagne !!!

 

QUI EST VOLONTAIRE ???

 

25 bosses à Fontainebleau 016 

 

Partager cet article
Repost0
11 avril 2011 1 11 /04 /avril /2011 23:30

En ce dimanche 10 avril le beau temps printannier est de la partie malgré la fraîcheur matinale du début de matinée. Avec un départ prévu à 9h30 dans la forêt de Montmorency, je suis sur place une heure auparavant afin de me préparer tranquillement et de distribuer les flyers de mon copain JC Lecornec pour son association SDPO. Pas mal de monde en ce dimanche matin, des trailers venus des 4 coins de la banlieue parisienne mais aussi, beaucoup de coureurs issus de la route pour qui ce trail est une première expérience en "nature". Et à ce titre le club le plus représenté ce matin est celui de "La Bourse de Paris" avec 45 membres sur les 340 participants au total, se répartissant sur les 3 courses proposées : un marathon, un semi et un 10 kilomètres.

Personnellement j'opte pour la seconde fois (la première en 2008) sur le 21 km. En effet la distance du 42 est un peu trop longue à inclure dans un programme d'entraînement, même en vue d'une sortie longue. De plus elle est constituée de la boucle du 21 km à parcourir deux fois, et psychologiquement j'ai beaucoup de mal à repasser deux fois au même endroit, surtout après en avoir bâvé au premier tour ! Même les fraises Tagada du ravitaillement servies à l'issue du premier tour ne pourraient rien y changer pour moi. De plus, avec cette option, tous les autres concurrents ont déjà plié bagages à l'issue de leur parcours, et moi sans encouragements sur la fin, j'ai un peu de mal à aller puiser dans mes réserves ... Leur départ est donné à 9h pétantes et ils ont 64 coureurs dont 8 femmes à opter pour ce marathon, pile poil en même temps que celui de Paris ! 

A 9h30 notre groupe est quand même plus conséquent, vu que le départ du 10 km est donné en même temps que celui du 21: 176 partants sur le semi (dont 26 femmes) et 97 sur le 10 (dont 34 femmes). CIMG0148Les "routards" sont surtout sur le 10 km : on les reconnait à leur t-shirt + débardeur pour la plupart, et souvent sans un bidon d'eau malgré l'absence de tout ravitaillement pour ces deux distances ! Sur le 21 les tenues sont plus variées mais je suis une des rares à oser le short : corsaires ou collants longs sont majoritaires, camel-bag ou porte-bidon complètent la panoplie. Certains craignent-ils la fraîcheur toute relative des sous-bois ? Un groupe de latinos (véridique : d'où sortent-ils ?) sont emmitouflés de polaires jusqu'aux sourcils ... Briefing de la tonique Dominique, créatrice et organisatrice de ce trail (entre autres) grace à son équipe d'"Action Raid" qui nous prévient d'emblée, qu'à part si on est en train d'agoniser au fond des bois, elle ne fera pas venir la Croix Rouge pour un simple petit bobo : on a qu'à rentrer en stop après avoir rampé jusqu'à une route ! Heuh, c'est pas du second degré avec Domi: assistés s'abstenir ! Après un petit coup de stress car mon GPS ne capte pas de satellite sous les branches, elle donne le départ : oups, les "flêches" (= les coureurs ... pas le balisage!) sont devant, et les coureurs du 10 partent à vive allure !CIMG0161 En parlant de balisage, ce matin ça tombe bien, il est en accord avec ma tenue ! ROSE. On doit suivre les flêches (heu : le balisage, pas les coureurs !) roses, ainsi que les points roses sur les arbresmaratrail 008maratrail 007 Il faut dire qu'entre les arbres destinés à être coupés par les bûcherons et ceux qui ont servi de balisage à une précedente épreuve sportive, la moitié des arbres de la forêt de Montmorency a un point de couleur différente sur le tronc  ! Je dirai à Dom d'éviter aussi d'inscrire des daltoniens à ses courses si elle ne veut pas passer le reste de son dimanche à tenter de les retrouver ...

Quelques centaines de mètres après le départ : grosse côte en monotrace qui se transforme en goulot d'étranglement. Je ne sais pas partir à "donf", dommage, car je sais grimper par contre dans ce genre de "mur", mais là je suis obligée d'attendre que ces messieurs atteignent enfin le sommet pour relancer ma foulée. Combien de places de perdues ? J'en profite pour doubler quelques concurrents dés que la largeur des chemins s'y prête. Le soleil de ce matin et de ces derniers jours a complètement asséché les sentiers : un vrai bonheur de crapahuter sans risquer de glisser sur une portion boueuse ! Trop de confiance Nini, paf, je me tord le pied dans une racine. Pas mal ? On verra plus tard ... (= muscle douloureux toute la semaine suivante !) En fait le stress et la concentration me vont mieux en compétition, parce que ce matin je suis "zen" (enfin, dans la mesure de mes possibilités ... vous me connaissez !) et je ne fais que des erreurs, mais je m'éclate !!! Maratrail 2011 006Je suis "chez moi" sur ces chemins, je les parcours si souvent et depuis si longtemps ! Mais je ne les reconnais pas forcément : il suffit pour ça que le tracé nous fasse suivre un chemin que j'ai l'habitude de courir dans le sens inverse et je ne sais plus du tout où je suis ! Mon petit jeu intérieur de ce matin consiste justement à tenter de me repérer dans "ma" forêt  en me faisant découvrir de nouveaux sentiers. Pas facile pour Nini qui a le sens de l'orientation = 0 ! Alors quand d'un seul coup je reconnais un chemin, ben je le suis comme à l'entraînement ! Et là un couple de promeneurs me lance ' heu, y sont pas passés par là les zôtres ..." Demi-tour, aïe, les quatre gars qui me collaient aux fesses (qui me suivaient aveuglément je voulais dire) râlent un peu. "Désolée les gars" (m'en fous z'aviez qu'à mater le balisage plutôt que mon short !).CIMG0229 Quelques secondes de perdues tout au plus. C'est vrai, Dominique n'aime pas nous faire courir sur de beaux sentiers bien propres: elle préfère le crapahutage dans les chemins de traverse ! Elle a eu du mal à nous trouver un chemin qui nous faisait passer par des terrains de tourbe bien puants et collants mais elle l'a trouvé ! Par contre avec tous ces arbres abattus ces derniers mois, elle n'a pas eu de mal à nous trouver des troncs à enjamber. En veux tu, en voilà, je me suis d'un seul coup souvenu que l'option short plutôt que collant n'était pas la meilleure ! Avec mon 160 cm, je suis souvent obligée de m'assoir sur les arbres couchés car trop hauts pour  "Nini courte sur patte" qui voudrait les enjamber.maratrail 005(photo prise le lendemain pour vous pouver des efforts à accomplir et ce sur quelques centaines de mètres !)

Cette partie là les coureurs du 10 km n'ont pas eu à la parcourir : ils ont bifurqué depuis longtemps ! A part quelques filles doublées sur la première portion je n'en croise pas d'autres à ce niveau là et je ne sais pas du tout où j'en suis dans le classement, surtout avec les coureurs du marathon que nous remontons parfois. Je me donne à fond ,dans la mesure de mes capacités du moment, avec tout de même un peu de fatigue résiduelle du 55 km de l'EcoTrail d'il y a 15 jours. Nouvelle erreur d'orientation, là c'est moi qui suivait aveuglément deux gars. Manque de bol je venais enfin de doubler une féminine qui du coup me repasse devant. Pas longtemps : Nini énervée = fille redoublée ! Je reste sur toute la fin du parcours avec le même groupe de 5 ou 6 messieurs. Je cours dans les côtes quand eux marchent, les doublent, puis ils me redoublent dans les descentes. Un petit cours de physique : c'est normal c'est à cause de la différence de poids !!! hihihi (c'est Raymond qui l'a dit). Etant la seule a être dotée d'une montre GPS je les informe régulièrement, à leur demande, du kilomètrage restant avant l'arrivée. 

Je croise Dominique postée a 100 mètresCIMG0363de l'arrivée "allez la fille !" me crie t-elle. Pas un mot sur mon classement. J'en déduis que je suis au delà de la troisième place. Je m'en fiche : je me suis super éclatée sur cette course et je n'aurais pas pu courir plus vite.

A l'arrivée j'entends "première féminine" : la cerise sur la gâteau ! Les rares spectateurs sont les participants du 10 km déjà arrivés et les accompagnants des coureurs. Pourtant du monde il y en a dans la forêt le dimanche matin par beau temps ! Moi qui n'ai pour habitude de la fréquenter qu'à partir, au mieux, de 14h, je n'avais jamais vu autant de vététistes en deux heures ! Voilà, vous connaissez mon temps maintenant : 2h et 45 secondes exactement pour 21,3 km avec 984 mètres de dénivellé positif tout de même ! (pour les néophytes ça fait de belles côtes à gravir surtout dans la banlieue nord de Paris !).

Je suis 25ème au général sur 176 partants, Maratrail 2011 014première féminine devant Stéphanie Aucuit (sénior à plus de 8 minutes) et Maria Da Silva (vétérane à 10 minutes).

J'en suis donc à mon troisième petit trophée d'Action Raid : deux pour le semi du Maratrail et un pour le Nightrail en 2009. Je ne saurais trop vous conseiller d'aller sur leur site découvrir les épreuves que cette organisation propose aux franciliens dans le Val d'Oise : trails dans le plus pur esprit puriste, à la bonne franquette, dans la joie et la bonne humeur et hors des sentiers battus !  En plus j'adore leurs petits trophées : à leur image : natures, simples, et craquants !maratrail 009

www.action-raid.com

Partager cet article
Repost0
30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 22:22

La saison 2011 a bien démarré : chaque épreuve programmée m'a fait monter sur le podium, La Kerala en Inde en Janvier (3ème), les 27 km du Trail des Marcassins en février à st Brice (1ère), les 25 km de la Boucle de l'Eau à la Frette s/Seine en Mars (1ère) et donc le we dernier les 50 km de l'EcoTrail de Paris (3ème). Nini tu t'la pète !


Comme vous pouvez le constater, le kilomètrage augmente progressivement. Même si je termine "rincée" sous la ligne d'arrivée et que je jure que l'on ne m'y reprendra plus, que la prochaine fois je courrai moins long et plus lentement, rien n'y fait:  une fois la fatigue passée, mes mauvais souvenirs s'effacent comme par enchantement et mon esprit se projette automatiquement sur un nouveau défi. Un peu comme après un accouchement en somme ... mais seules les Mamans peuvent comprendre !


Le problème c'est que je récupère vite. Très vite ! Je m'étais programmée une petite semaine "off" après mon EcoTrail avec uniquement de la natation et un peu de vélo, mais les jambes me démangent déjà et, depuis dimanche, j'ai déjà ressorti les runnings deux fois ... Oh, juste le tour du lac d'Enghien, soit 2x30 mn, mais bon ... 


Donc, mon prochain "gros" défi se nomme Le Grand Trail du Limousin : ce sera la première édition de ce 65 km dans la région d'Ambazac près de Limoges.gendarmes_et_voleurs.jpg


J'avais déjà couru leur 32 km il y a quelques années, et ce format de course populaire du trail ne m'avait pas plu du tout ! Départ en cul de sac obligeant à partir à fond dés le départ ( je suis un moteur diesel : Nini a besoin de chauffer doucement sur les premiers kilomètres) ,et monde de folie sur les sentiers sans aucun état d'esprit "trailer" ( ils ne me laissaient pas les doubler tous ces c... !). Bref, je m'étais dit "ma Nini tu vas t'inscrire sur le 65 km il va y avoir moins de monde ". Manque de bol, entre temps, la distance est devenue qualificative pour accéder au précieux sésame de ceux qui veulent s'inscrire à l'UTMB, et du coup du monde il va y en avoir quand même ! Mais, j'ose espérer que celui qui se lance sur 65 bornes n'est pas un débutant du trail ! Je m'en fous moi de l'UTMB, celle là je l'ai déjà faite. Et pas mal même.

Toujours est-il que sous la banderolle de la ligne d'arrivée de l'EcoTrail samedi, je me disais que je renoncerais à participer à ce trail dans le Limousin car plus jamais je ne ferais une distance dépassant un marathon (42km). Le Dimanche, je n'en étais déjà plus très certaine, le lundi je programmais le 80 km de l'EcoTrail pour 2012, et le mardi je mettais en place mon programme d'entraînement en vue de ce futur 65 km dont je vous livre l'essentiel ci-après :


Programmation sur 10 semaines (le trail a lieu le 11 juin) et librement inspirée de la préparation proposée dans le dernier "Esprit Trail" (n° 40) pour la Transj'utrail qui est une épreuve de 72 km dans ... le Jura (comment aviez-vous deviné ?!)


Mes dix prochaines semaines se dérouleront donc comme suit, avec 5 à 6 entraînements de course à pied (euh, j'ose vous préciser que je continuerai en plus à aller nager deux fois/semaine et à aller rouler dés que le temps me le permettra... ? mais ces petits bonus ne sont pas proposés dans le magazine !) par semaine :


lundi : 35 mn à 1h de footing en récupération

mardi : 25 mn de footing + fractionné allure soutenue (vma) en côte + 10 mn de footing

mercredi : 1h15 à 2h de footing sur terrain vallonné

jeudi : repos (il y en a un !!! en course à pied uniquement ...)

vendredi : rando course de 2h30 à 5h (forêt de Fontainebleau ?)

samedi: 25 mn de footing + fractionné au seuil + 10 mn footing

dimanche : 40 à 50 mn de footing +  8 à 10 lignes droites + 5 mn de footing.


De quoi s'occuper donc ... Si vous n'arrivez pas à me joindre vous saurez pourquoi !!! Et puis la nuit j'irai faire la fête au Casino d'Enghien !


Histoire de ne pas m'ennuyer à toujours courir solo, je participerai, au gré de mes jours de repos, à quelques épreuves "préparatrices" (ou pas) :le "maratrail" (21 km) en forêt de Montmorency sur mes sentiers d'entraînement dimanche 10 avril et le triathlon CD d'Enghien le 29 Mai. 


J'ai besoin de courir pour exister, j'ai besoin d'objectifs pour continuer à courir. La boucle est bouclée. "yapuka" !


Partager cet article
Repost0
27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 14:39

EcotrailAprès une nuit quelque peu agitée due au noeud dans le ventre que je n'arrive pas à évacuer en allant me coucher la veille, je me réveille naturellement à 5h30 de ce samedi matin. Trop tôt : il me reste 1h30 à tenter de me rendormir sans cogiter avant la sonnerie de mon réveil. Peine perdue. A 7h branle-bas de combat : petit déjeuner énergétique histoire de l'avoir bien digéré avant le départ de la course prévu à 10h30, habillage avec changement de t-shirt au dernier moment (il fait déjà doux ce matin et 18° sont prévus dans la journée sur Paris !), mise en place du dossard (je m'y reprends à 3 fois afin qu'il soit "bien droit" : mon côté maniaque), préparation de mon sandwich d'après course (je sais : un grand buffet de collations est prévu à l'arrivée, mais j'ai toujours une envie irrépressible de pain et de crudités à l'arrivée d'un gros effort: donc sandwich surimi/crudités + compote de pomme, na !), et enfin remplisage de mon camelbag avec ma boisson énergétque. Catastrophe, gros coup de stress : je pète mon embout au moment d'aspirer l'air restant dans la poche à eau (ce qui évite le "floc-floc" durant plusieurs heures du liquide qui ballote ...) "Ray : au secououourrrr !!!" Très flegmatique, mon homme qui a très peur que je pète un cable en plus, regarde le dit embout avant de faire son diagnostic : "t'as pas une autre poche à eau ?" A 5 mn de partir ??? NON ! Je termine ma préparation tandis qu'il répare ma connerie, je ne sais comment. Mais je flippe quand même un peu car dorénavant j'ai besoin de mes deux mains pour aspirer le précieux liquide de son contenu et non plus de mes seules incisives ... Direction Versailles et son bassin Neptune d'où aura lieu le départ. ecotrail 001-copie-1 On arrive avec 1h45 d'avance. De quoi faire mes multiples petits besoin d'avant course, et de m'échauffer un petit quart d'heure. Je croise une féminine qui s'échauffe aussi, mais à une allure très supérieure de la mienne, très concentrée : une volonté d'un podium à n'en pas douter ! Je lui donne 25 ans, j'apprendrai quelques heures plus tard, qu'elle en a 9 de plus. Et effectivement c'est elle, Agnès Hervé qui gagnera chez les féminines !ecotrail 004

Petit speach du speaker qui annonce les trois prétendantes au podium. Je n'y suis pas bien sûr ! Mais cette omission me titille ... "et si" ? ...Il nous annonce plus de 1600 au départ. Nous ne sommes "que" 1458 exactement dont 276 femmes (18,9 %). Dans l'aire du départ je retrouve un coureur rencontré lors du Trail des Marcassins à St Brice sous Forêt en Février : il s'agit de Marc Sebe et nous avions sympathisé en évoquant justement ce fameux Ecotrail. De grande taille je le reconnais facilement et nous évoquons mutuellement nos préparations d'entraînement respectives en attendant le coup de feu libérateur. Par contre impossible de croiser Virginie Senejoux, rencontrée elle en Septembre dernier à l'occasion du Trail de la Côte d'Opale près de Calais. Elle m'avait doublé dans les derniers kilomètres, et l'année dernière elle avait terminé ce même 50 km de l'Ecotrail en 9ème position (49 km en 5h03). Je l'avais croisé hier à la remise des dossards mais ce matin impossible de l'apercevoir. J'aimerais parfois être différente, mais celà m'arrange : tant que la course n'est pas terminée je la vois comme une concurrente. Après, peu importe nos places respectives : je redeviens la bonne copine en toute sincérité !

A 10h32 exactement, le départ est enfin lancé. (Marc est en arrière plan en collant gris )ecotrail 008 Il fait très bon déjà et l'allure, contrairement à ce qu'indique mon GPS,est rapide : 12, 13 km/h ? Nous courrons un bon moment autour du bassin du jardin du château, et c'est içi que seront rajoutés les kilomètres supplémentaires par rapport à l'année dernière (+ 5)

J'ai du mal à trouver mon rythme. Je suis dans le peloton de tête (mais pas en tête de course !!!) dans les 100 premiers environ. Je me sens trop rapide. J'ai le soufle déjà court (stress ou réalité ?) et surtout je n'ai aucune bonne sensation dans les jambes. Mes chaussettes de compression en sont elles la cause ? Pourtant je les ai souvent portées à l'entraînement sans soucis ...Dans ces premiers kilomètres je suis doublée à deux reprises par des féminines aux foulées véloces et aériennes. Quelle est leur valeur ? Je me sens déjà un peu larguée...

Après la traversée d'un petit quartier pavillonaire de Versailles, nous entrons dans le vif du sujet à savoir la forêt de Meudon. Les sentiers sont très bons : secs, beaucoup de feuilles mortes ammortissantes. Je reconnais tous les premiers kilomètres que j'avais couru l'année dernière, mais, à l'époque, détrempés par la pluie des jours précédants ! Je cours plus ou moins en parallèle avec le même groupe de coureurs. Je grimpe les côtes plus rapidement que ces garçons mais ils me rattrapent vite dans les descentes voir sur le plat ! Pas le temps de s'ennuyer, il y a de quoi relancer tout le temps. Par contre il fait chaud, malgré le fait que nous soyons sous les arbres. Je bois toutes les 10 mn comme à mon habitude et heureusement j'arrive à actionner la pipette de ma poche à eau sans réelle difficulté. Impossible de louper cette obligation car ma montre sonne régulièrement pour me rappeller à l'ordre. Oublier de s'hydrater peut anéantir une course !

J'arrive enfin dans la grande descente qui m'avait vu faire un faux pas l'année dernière et avait achevé de me coincer le genou : je la trottine plutôt que je ne la cours par crainte de récidive. Curieusement mon genou qui m'avait tant rappelé à l'ordre ces dernières semaines se fait enfin oublier. J'arrive au fameux rond-point qui m'avait vu définitivement abandonner la course et je commence à attaquer mon mental car depuis plus de deux heures que le départ a été donné, je ne me sens toujours pas dans la course : celà fait à peine 30 mn que je suis enfin dans "mon" rythme cependant. Nous sommes au 20ème kilomètre. Je décide d'arrêter de penser à l'abandon une fois pour toutes. Maintenant c'est l'inconnu pour moi et je décide de continuer en me laissant porter par mes sensations. 2263455438_ee36cfdd56.jpg          Le premier ravitaillement est prévu dans 7 km, à Chaville. J'y avais laissé mon dossard l'année dernière ...Je me souviens que l'organisation l'avait organisé de façon très festive, avec animations, speaker pour les spectateurs et un buffet 3*. Le groupe avec lequel je cours depuis quelques temps se désolidarise : un des gars n'avance plus après avoir chuté 2 fois dans des descentes (je n'imaginais même pas qu'il pouvait y avoir plus nul que moi dans une descente !!!). Du coup je me retrouve à courir aux côtés d'un jeune homme prénommé Renaud et qui commence à engager la conversation. Je suis mal à l'aise au début car je n'ai pas l'habitude de courir accompagnée, ni à l'entraînement ni en course, car j'aime me perdre dans la bulle de mes pensées. Il le ressent et me rassure en me disant qu'il ne va plus parler pour me laisser: "dans votre concentration de course". Je m'excuse mais c'est vrai qu'en plus lorsque je parle j'ai souvent un point de côté qui survient ! Ses propos sont très fair-play et son attitude encore plus : il me laisse passer devant, d'un petit signe de la main, dans les passages étroits et me renseigne à l'avance à chaque changement de direction. Du coup c'est moi qui réengage la conversation ! Le point de côté arrivera inévitablement quelques minutes plus tard et ne me quittera plus jusqu'à l'arrivée. Nous parlons course à pied évidemment. Les quelques spectateurs croisés m'annoncent 6ème féminine. J'avais, au départ de cette course, la grande envie de terminer dans les 10 premières au vu des résultats de 2010. Je pensais être plus loin dans le classement. Cette bonne surprise me remonte le moral tout autant que la conversation avec mon nouveau compagnon de route qui ne cesse de m'encourager.

Nous arrivons enfin au premier ravitaillement après une longue montée éprouvante. Il est situé (sur mon GPS) au 28ème km et nous l'atteignons au bout de 2h34 de course. Renaud n'a pas plus besoin que moi de s'y arrêter et nous passons directement sous les applaudissements des nombreux spectateurs présents et en entendant le speaker confirmer ma sixième position chez les féminines. 

Cinq minutes plus tard, un spectateur m'annonce être quatrième ! Devant mon incrédulité, un coureur m'explique qu'au ravitaillement les deux féminines qui me précédaient s'y sont arrêtées !   Chouette ! Deux places de gagnées sans courir plus vite, ça c'est une sacrée bonne nouvelle ! Mon option de courir en autosuffisance paye doublement, pourtant quelle importance et différence d'être quatrième ou sixième ? Dans les deux cas il n'y a pas de podium à l'arrivée ! Mais en fait nous remontons sacrément dans le classement général suite à ce "non stop" : de 99ème position je passe ainsi à la 50ème dés la troisième heure de course !

Nous avons tout juste dépassé la moitié du parcours ... Le plus difficile est à venir ! Je commence à pressentir que les 53 km annoncés seront peut-être un peu plus longs... La fatigue va peu à peu s'installer et ralentir progressivement notre rythme, je redoute aussi la descente du Parc de st Cloud aux quais de Seine mais je me rassure en me disant que mon sac sera d'autant allégé et que les 10 derniers kilomètres seront ultra plats. 

Grosse surprise peu après Chaville : il me semble apercevoir mon copain Dominique Chauvelier en bas d'une belle descente. Je ne l'ai pas revu depuis quelques mois mais plus sa silhouette se rapproche et plus je suis certaine que c'est lui. Super qu'il soit venu encourager les coureurs au détour d'un croisement en pleine forêt !

Une référence dans le monde de la course à pied "Chauchau", dont le visage est connu d'une majorité des coureurs de l'hexagone, mais sont-ils nombreux à l'avoir reconnu au détour d'un sentier ce samedi après-midi ? Nous nous embrassons, il me demande si je suis première ! "Oulala, t'es pas bien ?, j'en suis loin !" Juste après une grosse côte : la honte : je marche ! Et Dominique de me crier "Allez Virginie !!!" Sera t-il à l'arrivée ? Nini faut pas ralentir me dis-je en mon fort intérieur. Soyons à la hauteur de notre supporter !!!

Je ne sais plus combien de temps nous continuons à trottiner ainsi Renaud et moi côte à côte. Nous doublons quelques coureurs. Chaque montée devient de plus en plus difficile : Renaud suit mon rythme à la foulée près. Je marche dés que la côte me semble raide et reprends la course dés que possible. Mais nous parlons beaucoup moins ! Je regarde mon chrono lorsque nous atteignons les 40 km de course : en 3h50. Celà aurait fait un marathon en 4h... Puis nous quittons la forêt pour quelques rues bitumées sur lesquelles je réalise que j'ai laissé quelques plûmes sur les enchaînements de côtes et de descentes parcourus : j'ai les mollets durs comme du bois... J'appréhende la suite mais de retrouver la ville me laisse à penser que l'arrivée n'est plus qu'à quelques kilomètres. Tout est relatif évidemment : une quinzaine ! Nous entrons dans le Parc de St Cloud que je ne connais pas, pas plus que Renaud, mais la large grille à l'entrée ne fait aucun doute. Nous croisons quelques joggers du we qui nous encouragent. Soudain, Renaud me pousse du coude pour me montrer une silhouette un peu plus loin dans une belle allée : c'est la troisième féminine ! Il ne me dit pas un mot, attendant ma stratégie, et nous la rattrapons progressivement. En quelques secondes je dois me décider : dois-je la talonner et espérer la doubler au finish en prenant le risque que sa lente foulée du moment ne soit que passagère, ou bien dois-je la doubler au risque que ce soit l'inverse qui se produise ? Je cours, je double et basta. Suit elle ? Je me poserai la question jusqu'au dernier kilomètre mais jamais je ne me retournerai. Ais-je augmenté quelque peu mon allure dans l'euphorie de la perspective de cette nouvelle place ? Toujours est-il que mon acolyte décroche à ce moment là. Il me souhaite bon courage pour la suite et j'ai un petit pincement au coeur pour lui de le laisser derrière moi. Je l'aurais de toute façon laissé au second ravitaillement, à la sortie du parc, car il avait prévu de s'y arrêter. Ce ravitaillement était indiqué au 44ème kilomètre. Comment ce trail pourrait-il ne faire que 53 km alors que je suis certaine qu'il reste dix kilomètres à parcourir au moment où nous devons retrouver les quais de Seine ? Aurais-je assez d'eau pour terminer ma course ? Dois je prendre le risque de  perdre ma place en rechargeant ma poche à eau (pour les néophytes, cette manipulation peut me faire perdre plus de 5 minutes !) au ravitaillement ? J'arrive au stand au bout de 4h13 d'efforts, et trace sans m'arrêter, un peu angoissée quand même. Je suis, sans le savoir, à la 41ème position à ce moment là. Au pire, me dis-je, je peux toujours tenir les derniers kilomètres sans boire ! Où est la pluie prévue qui devait nous rafraîchir ?

Ce seront les dix kilomètres les plus pénibles de ma modeste carrière de coureuse. Pour la première fois de ma vie je suis sujette aux crampes en courant. Mes mollets se nouent à chaque escalier, et mes orteils se contorsionnent dans mes chaussures au gré de leur bon vouloir, le tout dans de terribles douleurs. J'avais déjà subi, anéantie par la fatigue, les derniers kilomètres de l'UTMB il y a cinq ans, mais sans douleur spécifique. Mais là je suis à la limite de pleurer à chaque nouvelle contracture de mes muscles. Je les supplie de ne pas tétaniser complètement avant la ligne d'arrivée franchie, et je me force à continuer de trottiner tant bien que mal. C'est un combat intérieur qui va durer une interminable heure : une partie de moi ne rêve que de marcher, et l'autre lui ordonne de continuer à courir afin d'offrir à mon père, qui m'attend à l'arrivée, la fierté d'entendre mon nom annoncant ma troisième place.

Nous longeons le nouveau RER : je rêve d'y grimper, j'ai envie de braquer un cycliste et de terminer à vélo, bref je commence à délirer. Pour couronner le tout je suis maintenant à sec question eau. Où est cette saloperie de Tour Eiffel ? Je ne l'aperçois même pas ! Dans le parc de l'Ile St Germain qui borde Issy les Moulinaux je me rafraîchis à une pompe à eau et en bois quelques gorgées. Le bénéfice est de courte durée. "Tenir, tenir, ne pas marcher, le moins possible, continuer à avancer malgré les crampes" je me répète ces mots en boucle. Les rares coureurs devant moi n'ont pas l'air d'être en meilleur forme, et ceux qui me suivent ne me rattrapent pas non plus. On dirait une armée déchue de zombies qui avancent !!! J'en double un qui vomit ses tripes et un autre qui est assis, l'air hagard, sur un parapet. Sous les ponts il ne fait pas bon de s'y arrêter : les SDF y ont logé domicile et nous nous regardons mutuellement comme des bêtes curieuses. J'imagine la tête des concurrents étrangers ou provinciaux ! Welcome to Paris !

Combien de kilomètres dois je encore parcourir ? on m'en annonce 2 ... L'horreur ! Je n'y arriverai jamais ! Tenir ... Et puis, ENFIN, je la vois !!!ECO-TRAIL-TOUR-EIFFEL.jpg La "Grande Dame", et l'arche d'arrivée là-bas, en bleu !!! Les applaudissements surgissent. Entre les touristes et les familles et amis des coureurs il y a du monde ! Je suis émue , j'apercois mon père, et mon amie Malika venus m'acceuillir. Il y a aussi Gilles, à qui je dois la plupart de ces photos. Je suis dans l'euphorie la plus totale.

P3260023virginie-eco-trail-2011-e.jpgvirginie-eco-trail-2011-f.jpgvirginie-eco-trail-2011-t.jpg A mon arrivée je suis interviewée par le speaker. J'ai du mal à rester debout tant mes jambes fourmillent mais je donne le change !P3260025

Je suis enfin arrivée à bout de cette course en 5h et 13 minutes très exactement. Je suis 33ème au général. Sur cette épreuve 164 coureurs abandonneront dont 27 femmes. Je suis donc troisième féminine et seconde vétérane (40 ans et plus) sur 118.

La gagnante est  la triathlète Agnès Hervé, avec un chrono de 5h, suivie de près par la belge Zaïna Semlali en 5h02. Toutes les deux avaient été données favorites au départ.

Je regagne le "village" Ecotrail, composé de grandes tentes abritant les stands des différents partenaires de l'organisation afin de m'y changer et de me ravitailler.P3260031.JPG

A l'intérieur je P3260027-copie-1.JPGretrouve mon pote Dominique qui me félicite. (Dominique Chauvelier : médaillé de bronze au marathon des championnats d'Europe en 1990 à Split en Croatie; 30 sélections en équipe de France; 4 fois champion de France de marathon avec un record sur la distance de 2h11 et un record sur semi en 1h02. Il est aussi consultant pour le magazine "Jogging International", sur Eurosport, entraîneur dans son club du Mans, membre du team Adidas, j'en passe et des meilleures !)

A l'extérieur un orage éclate et la pluie se déverse sur Paris et sa banlieue. Je plains la majorité des coureurs encore en piste et surtout ceux qui auront choisi le 80 km ! Décidemment depuis sa création il y a quatre ans, les arrivées de l'Ecotrail se seront déroulées sous la pluie.

La remise des prix du podium tarde un peu. Je suis fatiguée, je commence à avoir froid mais surtout mes douleurs ne se sont pas stoppées une fois la ligne d'arrivée franchie ! Je prends du paracétamol mais rien n'y fait : mes crampes me font toujours souffrir et en fait c'est tout mon corps qui n'est que douleur. Je suis hyper gâtée avec les lots reçus : bouquet de fleurs, sac Mizuno garni de produits de beauté, bons d'achat chez les différents partenaires. Je regrette juste qu'il n'y ait pas un petit trophée symbolisant ce trail, à garder en souvenir dans mon garage ! Mais la "véritable" course, c'est le 80 km, parti à midi de la base de loisirs de St Quentin en Yvelines ! L'Ecotrail c'est cette course là, pas mon "petit" 50 km !P3260038

Pour le moment je ne veux plus entendre parler de course à pied, mais qui sait, si mes genoux me laissent encore un an de répit, si je ne serai pas sur la grande distance l'année prochaine ?... Affaire à suivre ! En attendant j'ai encore quelques "petites" épreuves de prévues !!!

ECO-TRAIL-BORNE.jpg          A bientôt donc !

Partager cet article
Repost0
25 mars 2011 5 25 /03 /mars /2011 19:35

ecotrail 001Sourire un peu crispé non ? ... Je viens d'aller récupérer mon dossard aux pieds de la Tour Eiffel cet après-midi. Plus que quelques heures avant le départ de l'EcoTrail, prévu à 10h30 samedi matin dans les jardins du Château de Versailles. Je suis prête ... en principe ! Mais je ne suis que doutes et questionnements avant l'heure H : du côté de mon entraînement, pas de soucis : je n'aurais pas fait mieux ni plus et je pense l'avoir bien conduit. Mon sac aussi est prêt, et ce depuis une semaine déjà ! J'ai tout prévu tout en restant raisonable quand au poids (cf. article précédent)cndp 028La poche à eau sera remplie avec 1,5 l de boisson énergétique comme prévu. Premier doute : en ai je trop pris ou pas assez ?...(je veux courir en auto-suffisance !)

Second doute concernant la météo : t-shirt à manches courtes ou longues ? Je déteste courir en ayant trop chaud, mais, la fatigue s'installant au fur et à mesure des kilomètres, je peux me refroidir aussi. Surtout si on rajoute les sous-bois et un peu de pluie ... Je privilégie le manches longues, dont je pourrai toujours relever les manches au cas où (et plus pratique que les manchons de cyclistes)

J'ai installé des lacets auto-bloquants sur mes chaussures de trail et n'ai couru avec qu'une heure en forêt. A la longue vais je m'apercevoir qu'ils sont trop serrés et me blessent ? Je sais : on ne doit JAMAIS tester un truc en compétition maintes fois essayé en entraînement ! C'est mon côté "Nini prend des risques" !

Le dernier doute concerne mon genou droit qui me fait soufrir sans répis depuis plusieurs semaines ...J'avais abandonné l'année dernière sur cette même épreuve au bout du 16 ème kilomètre seulement et cette année j'ai une revanche à prendre ! Pas question que ce foutu genou fasse des siennes demain !!!

Nous serons un millier de coureurs au départ dont 200 femmes environ. L'arrivée se situe face à la Tour Eiffel, le long du port de Suffren, avant le pont de Iena. Le parcours totalise 53 km exactement cette année. J'espère arriver (la fourchette est large !) entre 15h 15 et 17h si tout va bien, au delà si je termine en rampant ! ( pour tous ceux qui auraient la gentille idée de venir m'acceuillir à l'arrivée ...)ecotrail parcours

Vous pouvez me suivre en live, sur le lien htt://ecotrail.livetrail.net

Demain je vous raconte tout !!!!

Partager cet article
Repost0
17 mars 2011 4 17 /03 /mars /2011 21:25

Ecotrail.jpg Dernière sortie longue cet après-midi, en forêt avant la course de 50 km du Château de Versailles à la Tour Eiffel. Je teste tout mon matériel aux conditions de l'épreuve, mais tout en étant donc en autosuffisance du début à la fin (si tout va bien). Mon camel contient donc une poche à eau remplie à 1,5 L + 5 gels énergétiques (un par heure) + un gobelet + un brassard réfléchissant (mais faut pas déconner quand même je serai arrivée bien avant la nuit !!!) + un bout d'élasto + une veste imperméable (pourvu que je n'en ai pas besoin !) + mon téléphone portable + des mouchoirs en papier (cf. article précédent ...) + casquette + des granules d'arnica + un échantillon de crème anti-échauffement + un peu d'argent (promis : je résisterai à la tentation de rentrer en taxi !) + ma carte d'identité ( éviter aussi la tentation de se faire passer pour Super Nini). Je suis aussi habillée comme pour le jour J : short (avoir froid aux cuisses m'incite à courir plus vite ! lol) + t.shirt à manches longues, mes Cascadias de Brooks + des chaussettes de contention (bizarre : j'ai le haut des mollets qui tirent de plus en plus dés que je dépasse les 2 h de course maintenant ...) + gants mauves (on dirait que je cours avec des gants Mappa !) + buff rose. Toute choupinette. Et c'est parti pour 2 h de footing dans mon coin préféré, ponctué sans répits de côtes et de descentes. Mon sac ainsi équipé pèse 2,6kg. Aux premières foulées cela me semble une tonne : j'ai la sensation que je ne vais jamais pouvoir lever les guiboles ! Et puis au fur et à mesure je m'habitue à ce poids, tout en me disant que tout ce que je vais boire allégera d'autant le poids sur mes épaules . 1,5 l pour 50 km, si le temps n'est pas plus chaud ça devrait le faire. Il fait 9° aujourd'hui, avec un petit vent pas très agréable qui rafraîchit l'air un peu plus. Heureusement les arbres m'en protègent un peu. En semaine je ne croise quasiment personne, mis à part quelques retraités randonneurs (euh... d'avant ou après la réforme ?). Un peu frigorifiée sur le premier 1/4 d'heure, je m'échauffe doucement et je trouve mon rythme de croisière à 10,7 km/h avec une sensation de température idéale assez rapidement. Pourvu que les températures n'excèdent pas les 10 ° dans 9 jours ! (Très égoïstement, je me fous de tous ceux d'entre vous qui ne rêveront que de soleil pour le week-end !). Le terrain aussi est idéal, sec et dur. Je croise les doigts et les orteils afin qu'il ne pleuve pas non plus les jours précédents : je ne veux pas patauger dans la gadoue ou risquer de me vautrer dans une descente boueuse ! "Très chère météo, soyez avec les trailers ce jour là !"

Les genoux sont un peu douloureux cependant, surtout dans les descentes et manque de bol je me déplace un peu le bassin dans la dernière côte (récurrent: je téléphone à mon ostéo dès demain). 

Mais le but est atteint : je termine mes 21,5 km en 2h avec toute la confiance nécessaire pour aborder ces 8 derniers jours sereinement avec la satisfaction d'un entraînement concocté par mes soins et bien mené (merci môa). Maintenant il ne me reste plus qu'à alléger ces derniers jours afin d'arriver le 26 en plein forme !!! ("alléger" : je parle des entraînement, pas de mon poids corporel ! Quoique ... si je perds 2,6 kg en 8 jours mon sac ne pèsera plus rien ... ? Mais NON : JE RIGOLE !)

Partager cet article
Repost0